Dévoilée en 2017, la génération New Ag de chargeurs télescopiques se distingue par son look agressif et son mât noir. La cabine n’est pas en reste avec un vrai pare-brise panoramique ou encore un plancher original avec une encoche pour un accès en cabine facilité. Si Manitou conserve en l’état son joystick JSM, le reste des boutons de commande évolue, recevant une bonne dose de modernité. Intégrant la technologie Bus Can, les commandes peuvent être déplacées d’un endroit à un autre de la cabine, à la guise du conducteur selon ses besoins. Deux affichages sont proposés : Harmony, mêlant analogique et numérique, et Vision, exclusivement numérique. C’est cette version que nous avons essayée. Outre la nouvelle motorisation Deutz Tier 4f, cette nouvelle génération se distingue par un circuit hydraulique revisité, avec un système de régénération réduisant de manière considérable le temps de descente de la flèche. Le modèle à l’essai est pourvu d’une transmission composée de deux moteurs hydrauliques, dite à variation continue baptisée M-Vario Plus. Trois automatismes font également leur apparition : un pour télescoper et lever la flèche simultanément ; un autre pour secouer le godet lors du bennage ; et un dernier pour retourner à la position et à l’angle de cavage déterminé au préalable.
On aime
Ergonomie
Confort
Compacité
Visibilité
On aime moins
Accessibilité vidange
Manque de rangements
Espace compartiment moteur
En action : Une cinématique réactive
Le curage des stabulations et le remplissage des bennes nous ont donné l’occasion de mettre à l’épreuve les capacités de manutention du MLT 741-170 V+, notamment le système de régénération hydraulique. Le chargeur télescopique impressionne par la vitesse de descente du bras, ce qui se ressent sur le débit de chantier. Le secouage automatique se montre appréciable pour bien vider le godet de fumier dans les bennes : lorsqu’il est enclenché, il suffit de pousser le joystick JSM complètement à droite, le régime moteur définissant alors l’intensité du secouage. Autre automatisme, la remise à un niveau prédéfini lorsqu’on baisse le godet se montre utile lorsqu’on reprend un tas au champ, évitant de creuser fortuitement. Elle peine cependant à suivre la vivacité de descente du bras.
Stable, le chargeur offre une bonne force d’arrachement. La transmission est agréable et répond sans avoir à beaucoup accélérer. Les limites liées à l’EN 15 000 se font peu ressentir.
Au transport, le chargeur télescopique se montre bien insonorisé, très confortable, aidé par une suspension de flèche qui s’active et se désactive automatiquement, au-dessus et en deçà de 4 km/h. En revanche, sur des portions planes, pied au plancher, la transmission tend à pianoter, chutant ou remontant soudainement de 200 tr/min. Devant la cabine, un bouton permet de dépressuriser le circuit pour dételer un outil : les clignotants s’allument alors pour s’assurer que la pression est enlevée.
À la manutention de balles, le Manitou est à la fois précis et confortable. Nous avions sélectionné l’automatisme pilotant à la fois le télescope et le bras, permettant une montée et une descente verticales de l’outil. Ce qui s’est montré agréable à l’usage. Nous avons également apprécié la possibilité de régler des débits hydrauliques différents en marche avant et marche arrière. Dommage que la transmission se soit montrée un peu molle.
La gamme
L’offre en chargeurs télescopiques NewAg de Manitou se compose aujourd’hui d’une dizaine de modèles, avec des capacités allant de 6,08 à 9 mètres de haut et de 3 à 4,1 tonnes. Selon les modèles, ils sont animés par un moteur Deutz de 101, 116, 129 ou 136 chevaux. Ils abritent une transmission hydrostatique (suffixe V), powershift avec convertisseur de couple (PS+) ou hydrostatique M-Vario Plus dite à variation continue (V+). Jusqu’à trois circuits hydrauliques sont proposés : 104, 150 et 170 l/min. Ils se déclinent en trois finitions : Classic, Premium et Elite.
Les plus et les moins
+ D’une capacité de 17 l et 10 kg, la boîte à outils coulissante et verrouillable est placée sous la cabine, à gauche du marchepied.
+ La protection de toit comprend plusieurs fers plats dont l’orientation varie pour minimiser les angles morts pour le chauffeur.
+ Le Manicrabe (pilotage de la direction de l’essieu avant, tout en avançant en crabe) se montre appréciable au curage de la stabulation.
+ Le coupe-batterie, situé sous la cabine au niveau du marchepied, est monté de série.
- Pour activer le mode de conduite Eco, il faut rentrer dans le terminal.
- Le support de rétro arrière est un peu trop long.
À la loupe : Personnalisable et pédagogique
Un code couleur définit l’ensemble des commandes en cabine : bleu pour l’hydraulique, orange pour la transmission, rouge pour la sécurité, et noir pour la régénération et les modes de conduite. Bus Can, tous ces boutons de commande peuvent être démontés et repositionnés ailleurs, à la guise du chauffeur, tout en conservant leurs fonctions.
Breveté, le système de découpe dans le plancher facilite la montée en cabine, mais également la descente. La porte d’accès dispose d’une ouverture de vitre électrique. La commande de la vitre est inversée, nécessitant d’appuyer vers l’arrière pour remonter. L’intérieur de la porte est proéminent et sert d’accoudoir, complétant l’accoudoir droit solidaire du siège.
Spacieuse, la cabine offre une bonne visibilité panoramique, exception faite de la sortie d’échappement au niveau du bloc moteur. La bonne vision sur le devant et sur la partie haute de la machine est assurée par un double essuie-glace qui nettoie la majeure partie du pare-brise.
Sur le montant droit de cabine, nous avons apprécié le support de smartphone. On peut cependant regretter le manque de rangements fermés et la disparition du stockage dans le dossier du siège.
Le MLT 741-140 V+ est proposé avec deux types d’écran : le terminal Harmony combine analogique et numérique, tandis que l’écran 7 pouces Vision est intégralement numérique. Ce dernier est simple, intuitif et complet. Aussi, il se montre particulièrement pédagogique, en proposant, pour chaque opération, un descriptif clair de la séquence de commandes à actionner. Lorsque l’on change de sens et que l’on passe en marche arrière, un petit temps est nécessaire.
Entretien : Des graisseurs centralisés
Sous le capot, tous les éléments moteur et périphériques sont densément agencés. Si les filtres à GNR, à huile et à air du moteur sont très accessibles, celui de l’hydraulique est mal placé en partie basse, nécessitant le démontage d’une tôle. Même constat pour la vidange moteur. En revanche, le niveau de l’huile est très visible. On apprécie également la position à l’avant de la cabine des réservoirs de liquide de frein et de refroidissement.
Autre point positif, les graisseurs rassemblés et déportés à l’arrière de la tête de flèche facilitent la lubrification de cette zone et évitent les oublis.
En conditions pailleuses, l’inverseur de ventilateur s’active 15 secondes toutes les 3 minutes en mode automatique. En outre, deux trappes sous les radiateurs permettent d’évacuer les éventuels résidus.
Fiche technique
MLT 741-140 V+
Moteur
Deutz
Puissance nominale (Norme 97/68/EC) 136 ch à 2 200 tr/min
Couple maxi 500 Nm à 1 600 tr/min
Cylindrée 3 621 cm3
Norme et système antipollution Tier 4 Final (St 4) avec SCR
Transmission
Type M-Vario Plus (CVT)
Nombre de gammes/vitesses Continue
Circuit hydraulique
Type, débit et pression pompe à cylindrée variable, 170 l/min à 270 bars
Débit hydraulique en bout de flèche 170 l/min
Réservoir d’huile 135 l
Capacités de flèche
Hauteur de levage (point de pivot) 6,90 m (aux fourches)
Capacité maxi 4 100 kg
Portée avant maxi 3,90 m
Charge à la portée maxi 1 450 kg
Dimensions
Capacité du réservoir à carburant/AdBlue 120/10 l
Hauteur hors tout 2,38 m
Garde au sol 41 cm
Empattement 2,81 m
Poids à vide 7 850 kg
PTRA 28 000 kg
Rayon de braquage extérieur aux roues 3,92 m
Monte pneumatique du modèle essayé 460/70 R24
Lieu de fabrication Ancenis, Loire-Atlantique, France