Aller au contenu principal

Traitements phytosanitaires et ZNT : les dispositifs antidérive montrent leur efficacité

Les buses à injection d’air et les haies sont deux moyens efficaces pour réduire la dérive des produits phytosanitaires lors des traitements. C’est ce que montrent les résultats du projet Capriv qui s’est fini en juin 2023.

Test de buse antidérive sur céréales avec une simulation de traitement fongicides grâce à un colorant
Les essais ont permis de mettre en évidence l'effet de la distance : plus on s'éloigne du point d'émission, plus la dérive est faible.
© Arvalis

Les buses à injection d’air et les haies sont deux moyens efficaces pour réduire la dérive des produits phytosanitaires lors des traitements. C’est ce que montrent les résultats du projet Capriv qui s’est fini en juin 2023. Mené par Arvalis, en partenariat avec l’Inrae et la direction générale de l’alimentation (DGAL) en 2021 et 2022, il a permis de réaliser des tests grandeur nature pour évaluer l’efficacité du matériel et des haies. L'objectif est notamment d'avoir des références scientifiques pour déterminer les distances de sécurité à respecter vis-à-vis des riverains. « Nos essais ont montré que les dispositifs antidérive avaient une efficacité proche, voire supérieure, à celle déterminée lors de leur homologation », avance Benjamin Perriot, ingénieur techniques de pulvérisation chez Arvalis.

Le projet a comparé une buse à fente classique avec trois buses à injection d’air correspondant aux trois classes de réduction de dérive homologuées : la buse CVI-Albuz (66 %), la ID-Lechler (75 %) et la TTI-Teejet (90 %). Un traitement fongicide avec une bouillie composée d’eau et de colorant a été simulé sur céréales aux stades deux nœuds et dernière feuille étalée.

La buse antidérive combinée à la haie remporte la mise

Trois types de collecteurs ont été positionnés à différentes distances de la zone traitée : des boîtes de Pétri pour mesurer la dérive sédimentaire, des fils PVC horizontaux pour mesurer la dérive aérienne et des mannequins en 2D équipés de t-shirts en coton (les traceurs se sont avérés difficiles à extraire sur le coton). La réduction de la dérive sédimentaire atteint 79 % au stade DFE pour la buse CVI comparé à la buse de référence, 86 % pour la buse ID et 97 % pour la buse TTI. Pour la dérive aérienne, la réduction est également proche ou supérieure à l’homologation officielle.

L’efficacité de la haie a également été testée seule ou combinée à des buses antidérive. Utilisée comme seule barrière à la dérive, son efficacité atteint 70 %. Les résultats les plus probants ont été obtenus avec la combinaison des deux moyens avec une réduction de plus de 90 % par rapport à la buse de référence utilisée sans haie.

Un travail scientifique pas encore pris en compte dans la réglementation

Certaines buses antidérive figurent dans la liste du matériel permettant de réduire les DSR. Ce n’est, pour l’heure, pas le cas des haies. Arvalis a transmis l’intégralité de ses données brutes à l’Efsa, à la demande de l’agence européenne de sécurité des aliments. « Un travail scientifique a été mené mais pour l’instant, il n’a pas été intégré dans le guide qui pilote les autorisations de mise sur le marché », constate Christian Durlin, vice-président de la FNSEA.

Les plus lus

Valère Ricard, agriculteur à Saint-Fuscien (Somme)"Pour l'entretien de la clôture et pour le rang de maïs qui a été sacrifié, je touche une indemnité de la part de la ...
Dégâts de gibier : « Des dégâts de sangliers limités voire nuls dans mes maïs grâce à une clôture »

Agriculteur à Saint-Fuscien dans la Somme, Valère Ricard protège ses parcelles de maïs contre les dégâts de gibier, notamment…

Corentin Denis, agriculteur à La Celle-Saint-Cyr (Yonne)
Orge de printemps : « J'obtiens une marge brute plus élevée en la semant à l'automne »

Agriculteur à La Celle-Saint-Cyr (Yonne), Corentin Denis compte semer toutes ses orges de printemps à l'automne avec l'espoir…

Gabriel Colombo, chef de cultures au lycée agricole Vesoul Agrocampus"Nous avons obtenu un rendement de 68,9 q/ha avec un bon calibrage (93) de même qu’un taux de ...
Orge de printemps : « un semis à l’automne est une option après tournesol à la place d'une orge d'hiver »
Chef de cultures au lycée agricole Vesoul Agrocampus, Gabriel Colombo a testé l'orge de printemps semée à l'automne, avec un gain…
Livraison de la récolte de céréales à la coopérative Agralys.
Moisson 2024 : des coopératives en difficulté mais aux côtés des céréaliers

La forte baisse des volumes collectés en 2024 impacte très négativement la santé des exploitations céréalières mais aussi…

Semis de blé.
Semis de blé tendre : les recommandations pour réussir cette étape en 2024

Après un automne 2023 qui a bouleversé les repères, Jean-Charles Deswarte, ingénieur chez Arvalis, rappelle les fondamentaux…

Récolte du tournesol : accepter de récolter humide dès qu'une opportunité se présente

Matthieu Abella, qui suit les conditions de récolte du tournesol chez Terres Inovia, conseille de récolter dès qu’une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures