Ténébrions en volailles de chair : agir aussi sur les larves
S'appuyant sur une cinquantaine de diagnostics ténébrions, Elanco souligne l’importance du respect d’un protocole de lutte biocide complet et d’une bonne application du traitement pour éviter une infestation en élevages de chair.
S'appuyant sur une cinquantaine de diagnostics ténébrions, Elanco souligne l’importance du respect d’un protocole de lutte biocide complet et d’une bonne application du traitement pour éviter une infestation en élevages de chair.
En matière de lutte biocide contre les ténébrions, le réflexe est souvent d’appliquer un adulticide une fois par an sur les parois du poulailler lorsque ces petits coléoptères redeviennent visibles dès la fin du printemps. « Seuls 30 % des élevages qui traitent contre le ténébrion réalisent un protocole complet associant un larvicide et un adulticide. Un élevage sur quatre ne réalise aucun traitement », confirme Corentin Hérisson, d’Elanco. Il s’appuie sur les pratiques recensées lors de diagnostics ténébrions visant à aider les éleveurs à prévenir une infestation. Réalisés durant l’été 2020, ils ont concerné 50 élevages de volailles standard et label rouge. « En traitant uniquement les adultes, on ne cible qu’une petite partie de la population de ténébrions, environ 20 %. Agir aussi sur les larves est indispensable pour réduire drastiquement et durablement la pression. »
Pour comprendre, il convient de rappeler les spécificités et le cycle biologique de ce petit insecte. D’origine tropicale, il aime la chaleur et les endroits obscurs et se cache principalement dans la litière.
Un larvicide sous les lignes d’aliment
Le bilan des diagnostics ténébrions montre aussi une application souvent inappropriée de l’insecticide, qui limite son efficacité et son retour sur investissement (sous-dosage, mauvaise dilution, lieu et moment de pulvérisation non adaptés). Dès le départ des volailles et la chute de température de la litière, les adultes migrent dans le sol, s’il est en terre battue, ainsi que dans les parois du poulailler. « Au bout d’1h30, la plupart sont remontés dans les isolants. Il est donc important d’appliquer l’adulticide au maximum 30 minutes après le départ du camion d’abattage. »
Ne pas oublier de traiter le sas
Les diagnostics ont également souligné les facteurs de risques associés à une infestation : l’absence de nettoyage du silo d’aliment au vide sanitaire, la présence de fissures dans les soubassements (qui constituent une zone de refuge pour les adultes) et la non-application de l’insecticide dans le sas (82% des cas). « Le ténébrion a la capacité de détecter olfactivement la présence d’insecticide et de contourner les zones traitées, dont le sas, souvent oublié. » Le vide sanitaire doit aider à couper le cycle de reproduction des ténébrions.
Cet insecte ayant la capacité de développer des mécanismes de résistance, il est recommandé de changer d’insecticide tous les trois à quatre lots, en veillant bien à alterner la famille de molécules (et pas seulement de nom de produit, plusieurs utilisant la même molécule). Cette pratique est réalisée par seulement 14 % des élevages diagnostiqués.
En chiffres
Bilan de 50 diagnostics ténébrions
- 70 % des élevages traitent uniquement les adultes
- 14 % alternent les familles de molécules insecticides
- 55 % utilisent au moins un EPI (masque)
- 18 % traitent le sas
- 27 % nettoient le silo au vide sanitaire
Loïc Parmentier, technicien Nouri’vrai
« Ne pas attendre d’être envahi »