Aller au contenu principal

Plantation de haies : « J’ai installé des haies dès les années 90 pour ramener de la biodiversité sur mes parcelles »

Agriculteur à Villermain (Loir-et-Cher), Damien Venot a plus de dix kilomètres de haies sur son parcellaire, servant de refuge au petit gibier et favorisant leur reproduction.

« J’ai planté mes premières haies de 1994 à 1996 avec 2 hectares chaque année. Les haies étaient inexistantes dans notre secteur. Cette plantation de haies n’était pas très bien perçue par le monde agricole à l’époque. Un des objectifs était de permettre au petit gibier de se réinstaller. Au bout de cinq ans, le nombre de lièvres et de perdrix s’est nettement amélioré, en imposant en même temps des règles draconiennes sur leurs prélèvements par la chasse.

Avec la mise en place de bandes enherbées également, ces haies ont amené des insectes pour nourrir les faisans et perdrix, de même qu’elles permettent l’hivernage d’auxiliaires prédateurs de pucerons comme les coccinelles, les syrphes… Mais des haies peuvent aussi amener des pucerons aux cultures comme on l’a vu sur betteraves avec la jaunisse en 2020.

J’ai replanté à l’automne 2022, 500 mètres sur trois rangées en choisissant des espèces très touffues au niveau du pied et pas trop difficiles à entretenir : charmes, noisetiers, Lonicera, cotoneaster, symphorines… Ces dernières espèces produisent quantité de fleurs et attirent beaucoup d’insectes dont les abeilles. J’ai pris soin d’implanter les plantes par paquet d’une même espèce (4 plants sur 3 lignes). Cela assure un meilleur développement des plants plutôt que de les implanter en mélange car certaines espèces exercent alors une concurrence néfaste aux autres, avec des disparitions de plants comme conséquences. Cette dernière plantation m’a coûté 1800 euros.

Pour l’entretien de mes haies, j’utilise l’épareuse d’une association foncière, ce qui prend plus d’une semaine chaque année pour le salarié qui en est chargé sur mon exploitation. Cet entretien était réalisé juste après la moisson mais dorénavant cela est interdit avant le 15 août, ce qui est regrettable d’un point de vue pratique. Les haies n’offrent pas que des avantages. Leur entretien peut être compliqué et j’estime que cela me coûte 1500 euros du kilomètre. Je déplore que la PAC ne soit pas adaptée pour leur bonne prise en compte pour les aides. »

174 hectares sur 2 sites (Villermain et Ouzouer le Marché) : blé tendre, orge de printemps semée à l’automne, colza, maïs grain, asperge, noyer. Parcelles de 8 ha en moyenne. 11,8 km de haies sur le site de 132 ha. 6 ha de bandes enherbées. Terres argilo-calcaires de Beauce.

Les plus lus

<em class="placeholder">Alexandre Smessaert, agriculteur à Roy-Boissy dans l’Oise</em>
Semis de colza à la volée : « La technique m’a fait économiser en temps de travaux et carburant sur mon exploitation dans l'Oise, mais elle reste à améliorer »

Intéressé par les techniques innovantes, Alexandre Smessaert, agriculteur à Roy-Boissy dans l’Oise, a testé le semis de colza…

<em class="placeholder">Méthaniseur en injection de la coopérative EMC2 à Landres (54).</em>
Méthanisation agricole : des conditions tarifaires qui pourraient booster les projets

La politique de transition énergétique française ouvre de bonnes perspectives pour la production de biométhane. Mais échaudés…

<em class="placeholder">Georges Laigle, producteur de pommes de terre à Bihucourt (Pas-de-Calais),   
&quot;</em>
Mildiou de la pomme de terre : « Je profite de l’arsenal de produits à disposition pour alterner les solutions sur mes parcelles dans le Pas-de-Calais »

Producteur à Bihucourt (Pas-de-Calais), Georges Laigle utilise une dizaine de produits différents contre le mildiou sur…

<em class="placeholder">Agriculteur déchargeant un sac d&#039;engrais dans son épandeur à engrais.</em>
L’Europe valide la taxation des engrais russes jusqu'à 430 €/t en 2028

Ce 22 mai 2025, le Parlement européen a approuvé l’augmentation progressive, à partir du 1er juillet 2025, des taxes…

<em class="placeholder">Parcelle de blé tendre dans le nord de la France.</em>
Sécheresse dans la moitié Nord : les cultures d'hiver ont besoin de pluies pour atteindre des rendements « dans la moyenne »

Peu de maladies, des cultures d’hiver globalement belles, les récoltes s’annoncent dans la moyenne. Peut-être le temps…

<em class="placeholder">Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, dans son champ de blé au printemps 2025.</em>
« La négociation de ma reprise de terres s’est faite en bonne intelligence avec le cédant »

Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, a saisi l’opportunité de reprendre 35 hectares de terres en plus de son…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures