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Moisson 2022 : les exportations françaises de blé tendre démarrent en trombe

Sur juillet-août, les exportations françaises de blé tendre affichent un dynamisme inédit, dopées par une bonne disponibilité et la faible présence du blé de la mer Noire, ce qui soutient les prix. Mais la situation pourrait ne pas durer…

Les exportations françaises de blé tendre sur juillet-août devraient dépasser 2,4 millions de tonnes, soit plus de 800 000 tonnes au-dessus du précédent record en 2018.
Les exportations françaises de blé tendre sur juillet-août devraient dépasser 2,4 millions de tonnes, soit plus de 800 000 tonnes au-dessus du précédent record en 2018.
© J.-C. Gutner

La France est en passe d’établir un nouveau record d’exportation de blé tendre sur les deux premiers mois de la campagne. « Sur la base des chargements actuels, on peut s’attendre à ce que les exportations françaises de blé atteignent plus de 2,4 millions de tonnes (Mt) sur juillet-août. Le précédent record sur cette période était de 1,6 Mt en 2018 », indique Nathan Cordier, analyste chez Agritel.

Cette dynamique remarquable s’explique par la discrétion des origines russe et ukrainienne sur les premières semaines de campagne, tandis que l’offre française est disponible, qualitative et sécurisée. « Le blé français est plébiscité par les acheteurs internationaux tels que l’Égypte, le Maroc, l’Algérie, l’Afrique subsaharienne, ainsi que par des clients moins habituels, confirme Mikaël Juchet, chef de projet Mes marchés à la chambre d’agriculture du Loiret. La France a le vent en poupe et cela tire les prix. »

L’Égypte, premier importateur mondial de blé, a déjà passé commande de plus de 900 000 tonnes de blé français pour cette nouvelle campagne, et, sur les 700 000 tonnes déjà achetés par l’Algérie pour des chargements à venir, une partie significative pourrait venir de France.

Si cette demande soutient les prix français, il n’est pas certain que cette dynamique perdure et que le record à l'export sur pays tiers de la campagne 2019-2020 soit égalé. « Le rythme actuel à l’export n’est pas tenable sur l’ensemble de la campagne au regard du bilan français, note Andrée Defois, experte des marchés agricoles chez Tallage/Stratégie Grains. Néanmoins, cela ne signifie pas forcément que la demande sera coupée par une hausse des prix. On pourrait plutôt assister à une captation de la demande par la Russie, dont la récolte est attendue à un niveau record. Cela devrait favoriser une pression baissière sur les cours mondiaux. Mais les prix européens disposent probablement d’une capacité de résistance accrue face à la baisse compte tenu de la tension des bilans européens en blé et en maïs. »

Outre sa production pléthorique, l’agressivité de la Russie pourrait être renforcée par la part importante de sa récolte pâtissant d’une teneur en protéines relativement basse. Cela la place en concurrence directe avec le blé français. Déjà, le blé russe à 11,5 % de protéines a vu son prix reculer ces dernières semaines, pour offrir désormais une décote de 20 $/t en prix fob par rapport au fob Rouen. La physionomie des prix va maintenant largement dépendre de la capacité de la Russie et, dans une moindre mesure, de l’Ukraine, à exporter leurs surplus dans un contexte logistique compliqué.

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