Comment évolue l’aménagement des parcours volailles ?
Jean-Charles Vicet - « Il y a une volonté des organisations de producteurs d’aménager les parcours pour le bien-être animal, le paysage et le stockage du carbone. Les prévisions climatiques ne laissent pas le choix. 2019 peut être considérée comme une référence pour le climat de 2040. Or, dès que le ressenti dépasse 25°C, une volaille utilise 3 % de son énergie par degré pour se thermoréguler.
Et la différence de ressenti entre le plein soleil et l’ombre d’un arbre est de 11°C. 70 % des volailles sortent si le parcours est aménagé, 30 % s’il ne l’est pas. Un parcours aménagé est aussi neutre en phosphore et azote. Enfin, l’aménagement est essentiel pour l’image de la production, pour les consommateurs et les voisins, qui sont souvent les premiers prescripteurs. »
Quels sont les points clés ?
J.-C.V. - « L’aménagement doit protéger du vent et assurer 30 à 50 % d’ombrage. Il faut aussi donner des repères comme un grand chêne, un bâtiment, pour que les volailles sachent toujours à quelle distance elles sont du poulailler. Des haies courtes en sortie de trappe les incitent à sortir. Puis il faut un grand élément procurant de l’ombre, un abri tous les 15-20 mètres. Le parcours doit aussi rester facile à entretenir (éviter les entonnoirs, les lignes non parallèles…). Le paillage et la protection des plants sont également essentiels. Enfin, il faut choisir des essences indigènes en tenant compte du changement climatique. »
Comment se faire aider ?
J.-C.V. - « Le mieux est de contacter l’association locale d’agroforesterie ou la chambre d’agriculture. Le plan de relance Plantons des haies peut apporter des aides. Il y a aussi du mécénat, avec des structures comme Reforest’Action, des privés… Des conseillers sont formés aussi pour accompagner les éleveurs, savoir quel travail du sol il faut, quel paillage et quels végétaux choisir et comment aménager un parcours en respectant la biosécurité, ce qui implique notamment d’éviter l’eau stagnante. »