« Je répare le plastique des machines agricoles »
Avec sa clinique du plastique, le breton Jean-Goulven Morel s’est spécialisé dans la réparation des matières plastiques de toutes origines et notamment agricoles. Après avoir fait ses preuves dans le Grand Ouest, il compte essaimer son savoir-faire sur tout le territoire.
Avec sa clinique du plastique, le breton Jean-Goulven Morel s’est spécialisé dans la réparation des matières plastiques de toutes origines et notamment agricoles. Après avoir fait ses preuves dans le Grand Ouest, il compte essaimer son savoir-faire sur tout le territoire.
« Le plastique est omniprésent sur les exploitations agricoles. Et le plus souvent, quand il casse, soit on change la pièce, soit on achète un nouveau matériel. Dans bien des cas, il est pourtant réparable », assure Jean-Goulven Morel, artisan réparateur installé à Plonéour-Lanvern dans le Finistère. Cet ancien spécialiste de canoë-kayak s’est lancé, il y a une dizaine d’années, en créant sa clinique du plastique, dont les malades viennent de tous horizons, le secteur agricole faisant partie des gros pourvoyeurs d’activité. « J’interviens aussi bien sur des petits équipements comme des brouettes, des bacs ou des tonnes à eaux, que sur des plus gros, comme les capots et les réservoirs de tracteurs ou de moissonneuses-batteuses, les cuves de pulvérisateurs… »
Une méthode pour chaque matière
Le spécialiste a développé au fil du temps un véritable savoir-faire, de façon à intervenir sur les différents types de plastiques. Après avoir fait ses armes sur le polyéthylène haute densité (PEHD), Jean-Goulven Morel a mis au point ses propres méthodes pour travailler le polypropylène (PP), l’acrylonitrile butadiène styrène (ABS), le polychlorure de vinyle (PVC), le polyéthylène basse densité (LDPE)… « Avec l’expérience, j’arrive à détecter le type de plastique par sa texture au ponçage, lorsqu’il n’est pas indiqué sur le produit. » Le réparateur dispose ainsi d’une douzaine de machines différentes pour s’adapter aux propriétés de chacune des matières. Il opère depuis son atelier pour des pièces qui lui sont envoyées par transporteur ou se déplace sur site, ce qui est le cas pour la majorité des interventions agricoles. « Je fais des tournées de réparation sur toute la Bretagne, mais j’ai le projet de transmettre mon expertise au travers d’une franchise nationale. Je compte bâtir un réseau de réparateurs partenaires en milieu d’année, dès que j’aurai élaboré mon plan de formation, la protection à l’Inpi des processus que j’ai mis au point étant déjà faite. »
Une soudure à la qualité garantie
Sans dévoiler tous ses secrets, Jean-Goulven Morel explique qu’il réalise une soudure par fusion. « Par un jeu de températures bien précis, le plastique à réparer et le cordon de matière déposé par la machine fusionnent en refroidissant. » Pour le polyéthylène haute densité par exemple, l’extrudeuse est alimentée par une bobine, dont le fil de plastique est porté à près de 300 degrés avant d’être déposé en cordon par un patin de soudage. Ce dernier est associé à une buse d’air chaud, qui fait monter en température le plastique de la zone à réparer. La soudure n’est réalisée que d’un côté et le cordon créé est ensuite poncé pour éviter les points durs et conserver la capacité de flexion de la zone concernée. Un ponçage de préparation est également réalisé en amont de la soudure, afin de créer un creux et d’améliorer la surface de soudure. Sûr de son savoir-faire, le réparateur garantit ses travaux, « mais je ne prends pas de risque avec des matériaux désagrégés et certains plastiques recyclés ou intégrant des matières végétales. Leur comportement est trop aléatoire. »
Des tarifs variables
Jean-Goulven Morel optimise ses tournées dans les fermes pour réduire les frais de déplacement. Le tarif de sa prestation peut varier en fonction du type de matériel et de la complexité de l’intervention. « À titre d’exemple, cela peut aller de 50 euros pour réparer la fuite d’un bac à eau à 200 euros pour une cuve percée sur un pulvérisateur. On tourne aux alentours des 160 euros pour une tonne à eau et 180 euros dans le cas d’un réservoir de tracteur, avance le réparateur. En plus d’être écologique, la réparation est économiquement très avantageuse, quand on considère que le remplacement d’un réservoir de tracteur peut être facturé 1 500 à 2 500 euros. »