Nutrition animale
La Fefac lance sa charte de durabilité
Une nutrition animale durable est centrale pour une chaîne alimentaire durable : ainsi la Fédération européenne des fabricants d’aliments composés (Fefac) souhaite atteindre la neutralité carbone des filières d’élevage.
Une nutrition animale durable est centrale pour une chaîne alimentaire durable : ainsi la Fédération européenne des fabricants d’aliments composés (Fefac) souhaite atteindre la neutralité carbone des filières d’élevage.
À l’occasion de son 29e congrès, qui s’est tenu le 25 septembre en ligne, la Fédération européenne des fabricants d’aliments composés (Fefac) a lancé sa charte pour une alimentation animale durable. Elle veut répondre à cinq grands enjeux : le changement climatique, l’économie circulaire, la biodiversité, la durabilité des systèmes alimentaires, l’antibiorésistance. Pour cela, les fabricants d’aliments pour animaux se donnent cinq objectifs. Le premier est de contribuer à la neutralité carbone des productions animales, dont l’aquaculture. Le deuxième objectif est de contribuer à des systèmes alimentaires durables grâce à l’efficacité alimentaire et l’économie circulaire (dont l’augmentation de la part de coproduits). En troisième point, la Fefac s’engage pour la promotion de pratiques durables dans ses approvisionnements. Le quatrième objectif concerne la santé et le bien-être animal. Enfin, le cinquième est l’amélioration de l’environnement socio-économique et la résilience des secteurs des productions animales.
« Nous travaillons sur ces questions depuis 2015 avec nos premières lignes directrices pour un soja durable et un soja zéro déforestation en 2025. Nous sommes parfaitement en phase avec les politiques européennes, le Green Deal, le projet Farm to Fork et la prochaine Pac », souligne le président Asbjørn Børsting. « Les priorités de chaque pays peuvent varier selon sa situation et son autonomie en matières premières notamment. Notre charte concerne les points communs et chaque association membre est incitée à s’en saisir pour construire sa propre charte ». C’est d’ailleurs ce qu’a fait l’association belge, BFA, en lançant lors de son assemblée générale du 24 septembre, sa propre charte en douze points qui comprennent aussi bien le 0 antibiotique dans les aliments que l’objectif d’atteindre 50 % de coproduits dans les approvisionnements des usines.
Neutralité carbone en 2030
Le projet de la Fefac est bien que la nutrition animale européenne atteigne la neutralité carbone en 2030. « Il ne s’agit pas d’un concours de beauté et chaque pays va établir ses priorités. Chaque année, nous apporterons des données chiffrées sur les progrès dans chaque pays. Et nous nous donnons rendez-vous les 10-12 juin 2021 pour notre prochaine assemblée générale et dans dix ans pour cette neutralité », s’engage le président.
« Lidl applaudit l’initiative de la Fefac, qui montre sa maturité sur ces questions. Mais attention à ne pas rester à un engagement à bas niveau. Il faut désormais passer des propos aux actes », a déclaré Philippe Weiler, directeur durabilité de Lidl Belgique, lors d’une table ronde organisée durant le congrès. C’est ce que note également Jean-François Timmers (WWF Brésil) : « Il est nécessaire d’engager très vite un changement de fond. Il y a moyen de produire assez d’aliments au niveau mondial sans couper un seul arbre. Les solutions techniques existent pour produire sur l’espace déjà disponible. Dans notre rapport annuel “Living planet 2020” qui vient de sortir, nous proposons des solutions concrètes. Nous sommes aussi très intéressés par des négociations avec les régulateurs européens comme avec les industries qui s’engagent concrètement ».