Deux nouvelles solutions de récolte des menues pailles
Les menues pailles rencontrent de plus en plus de succès auprès des unités de méthanisation et dans les élevages pour le paillage. Les derniers matériels sortis chez Thiérart et Gyrax en facilitent la collecte, qui s’effectue, selon les techniques, dès la récolte ou après le pressage.
Les menues pailles rencontrent de plus en plus de succès auprès des unités de méthanisation et dans les élevages pour le paillage. Les derniers matériels sortis chez Thiérart et Gyrax en facilitent la collecte, qui s’effectue, selon les techniques, dès la récolte ou après le pressage.
La récolte des menues pailles prend une nouvelle dimension logistique avec l’arrivée d'équipements tels que le transbordeur traîné de Thiérart et la benne aspiratrice Démét’Air de Gyrax. La collecte de ce sous-produit présente deux intérêts. Le premier, d’ordre agronomique, est de retirer de la parcelle une grande quantité de graines d’adventices. « C’est un outil de désherbage alternatif qui participe à réduire les quantités de produits phyto appliquées », souligne Benjamin Vauchelet, de la société Thiérart. Le second avantage du procédé, souvent considéré comme le plus important, revêt un aspect économique. En effet, les éleveurs valorisent les menues pailles pour la litière de leurs animaux et les méthaniseurs les utilisent pour alimenter les digesteurs. « Les menues pailles ont un pouvoir méthanogène équivalent à celui des issues de silo. Leur approvisionnement et leur prix sont garantis lorsqu’elles proviennent des terres de l’exploitation, ce qui n’est pas le cas pour les déchets de stockage de céréales qui peuvent être soumis à des fluctuations de tarif en fonction de la disponibilité », indique-t-il. Le ramassage de ce sous-produit a débuté avec les caissons accrochés sur la hotte arrière des moissonneuses-batteuses. Ces dispositifs donnent encore satisfaction sur le terrain, mais ne sont plus la priorité chez les constructeurs. Ils sont de plus en plus difficiles voire parfois impossibles à intégrer sur les machines modernes, ce qui augmente leur prix. De surcroît, leur installation peut remettre en question la garantie constructeur de la moissonneuse-batteuse en cas de problème technique. Les caissons embarqués manquent aussi de polyvalence en ne permettant pas d’étaler les menues pailles sur la largeur de la coupe en l’absence de collecte. Par ailleurs, leur principe de vidange au sol en bout de champ crée une zone particulièrement exposée au salissement par les mauvaises herbes.
Un transbordeur tracté par la moissonneuse-batteuse
La solution Thiérart retenant une trémie tractée par la moissonneuse-batteuse présente l’intérêt de fonctionner avec ou sans récupération. Pour envoyer dans la remorque le produit provenant du système de nettoyage de l’automotrice, elle utilise deux turbines de grand diamètre positionnées à la place des éparpilleurs de menues pailles. Le flux de matière est dirigé par deux tuyaux dans la caisse traînée. Il peut aussi être déposé sur l’andain de paille ou épandu sur toute la largeur de la coupe (maxi 10,50 m). Les turbines, dénommées V3, sont animées par une centrale hydraulique rajoutée par l’équipementier. La remorque à deux essieux, homologuée pour circuler sur la route, se décline en deux versions de 30 m3 chacune. La plus simple se vide en basculant. La plus perfectionnée s’apparente à un transbordeur et dispose d’un convoyeur à tapis de 2 mètres de large, déchargeant le contenu en roulant en une minute. Elle dispose d’une caisse qui pivote à 90 degrés pour le transport en long. « Les chantiers avec le transbordeur demandent davantage de logistique, car ils nécessitent des remorques pour transporter le grain et d’autres pour évacuer les menues pailles », avertit Benjamin Vauchelet. Pour les trajets routiers, il faut aussi prévoir un tracteur pour transporter la coupe de la moissonneuse-batteuse.
Une benne aspiratrice après le pressage
Imaginée de toutes pièces par le bureau d’études Gyrax, la remorque aspiratrice Démét’Air reprend au sol les menues pailles et les mauvaises graines rejetées par la moissonneuse-batteuse. Elle est dotée de deux puissantes turbines d’aspiration pourvues de pales en acier Hardox et intervient, après le pressage de la paille, en chevauchant les emplacements des anciens andains. Elle s’utilise par temps sec et peut, selon la nature du sol, remonter des particules de terres. « La Démét’Air se contente d’un tracteur de 150 chevaux et, à une allure de 6 km/h, ramasse 5 à 6 ha/h. Elle présente une capacité de 60 m3 mais n’emporte qu’environ 6 tonnes de menues pailles en raison de leur faible densité », précise Daniel Guieu, de la société Gyrax. Cette remorque à trois essieux dispose d’une caisse de 10 mètres de longueur utile et pèse de 15 à 16 tonnes à vide, selon la construction en acier ou en aluminium. Son toit en tôles perforées est solidaire des rehausses hydrauliques d’un mètre de haut. Ces parois télescopiques permettent de profiter au champ d’une hauteur utile de caisse de 2,80 mètres et de rappuyer le chargement pour le transport, afin d’abaisser la hauteur hors tout de la remorque sous la barre des 4 mètres. La vidange s’opère en 40 à 50 secondes grâce à un fond mouvant à chaînes et barrettes. La remorque Gyrax se valorise pour d’autres activités, telles que le transport d’ensilage, de compost ou encore de copeaux de bois. Pour ces utilisations, le module d’aspiration se dépose en 3 heures et le toit en tôle se démonte par modules.
La récolte des menues pailles en chiffres
Rendement moyen : 1,2 à 1,6 t/ha (de 2,5 t/ha en plein soleil avec une paille brisante à 0,8 t/ha rosée tombée)
Prix de vente : 30 à 50 €/t livrée
Investissement
Gyrax Démét’Air : 118 000 € HT toutes options (commandes électriques)
Thiérart turbine V3 et remorque basculante : 50 000 € HT
Thiérart turbine V3 et transbordeur : 65 000 € HT