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« Grâce à l’épandage de compost urbain, je n’utilise plus d’engrais de fond »

Agriculteur et dirigeant d'un ETA à Corpe (Vendée), Joël Chevallier utilise du compost urbain, appliqué à l'automne. Il en mesure les effets sur la culture en année N+1.

Joël Chevallier, agriculteur à Corpe (Vendée)"L’épandage se fait en août septembre après les récoltes de blé et de colza et avant le semis d’une culture intermédiaire."
Joël Chevallier, agriculteur à Corpe (Vendée)"L’épandage se fait en août septembre après les récoltes de blé et de colza et avant le semis d’une culture intermédiaire."
© C. Gloria

« Du compost urbain est utilisé depuis trente ans sur l’exploitation. L’épandage se fait sur un tiers des terres chaque année, à 10-12 tonnes à l’hectare. En l’absence d’élevage sur l’exploitation, j’en tire un intérêt dans l’apport de matière organique. Le produit fournit plus de 550 kilos par hectare de chaux avec un épandage à 10 tonnes par hectare, ce qui contribue à compenser l’acidification de mes sols produite avec l’emploi de solution azotée en particulier sur les terres limoneuses. Le compost est d’autre part complet en éléments fertilisants avec par exemple 12,6 unités d’azote par tonne de produit, 6 de phosphore, 7 de potassium, 5 de magnésium…

Avec l’épandage de ce compost, je n’utilise plus d’engrais de fond et je ne constate pas de carence sur mes cultures. Le compost est facturé à 11 euros la tonne rendu bout de champ. Avec l’épandage que je réalise moi-même et que je facture en ETA à 3 euros la tonne, l’apport de ce compost revient à 14 euros la tonne, donc aux alentours de 200 euros l’hectare. Cela me fait une économie substantielle par rapport aux engrais de fond. Il y a une dizaine d’années un produit N-P-K-Mg me coûtait 600 euros l’hectare.

L’épandage se fait en août septembre après les récoltes de blé et de colza et avant le semis d’une culture intermédiaire. Difficile de dire quel est l’effet sur les cultures mais je remarque des maïs avec un vert soutenu à 10-12 feuilles sur des parcelles qui ont reçu ce compost l’année précédente ou un colza qui démarre très bien en année N +1. Je constate une amélioration de ce compost en qualité avec le temps, avec la quasi-absence de plastique dorénavant au profit de la matière fermentescible. Je ne vois pas d’accumulation de plastique dans les parcelles au fil des ans malgré la présence de minuscules morceaux dans le compost. »

SCEA Chevallier (2 associés, 2 salariés). 470 hectares : 30 % en maïs grain (13 t/ha de rendement en année normale), 50 % en blé tendre et blé dur (8 t/ha), 10 % en colza, 10 % en tournesol. 50 % de la sole irriguée. ETA (SARL Chevallier). Terres alluvionnaires de marais, argilo-calcaires et limoneuses.

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