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Marché des biocarburants
Fort engouement pour le HVO, selon Greenea

La technologie HVO (huiles végétales hydrogénées ou Hydrotreated Vegetables Oils), permettant la fabrication de biodiesel ou de diesel renouvelable à partir de divers matières premières (huile de colza, huile de palme, graisse animale, huile de friture, etc.), intéresse toujours les investisseurs, malgré la pandémie de Covid-19.

© andreas160578-Pixabay

La production européenne de biocarburants issus d’HVO (Hydrotreated Vegetables Oils ou huiles végétales hydrogénées en français), donnant un produit assimilable au diesel, est attendue à 11,3 Mt à l’horizon 2025, contre 3,5 Mt en 2020, selon le cabinet de courtage Greenea, spécialisé dans le marché des biocarburants fabriqués à partir de déchets. En Amérique du Nord, elle passerait de 1,9 Mt à 12,6 Mt, et de 1,3 à 3,9 Mt dans le sud-est asiatique, selon la même source.

Rappelons que les matières premières servant à la fabrication de HVO peuvent être des déchets ou des huiles végétales, telles que l’huile de colza ou de palme, par exemple. Notons que, généralement, la technologie HVO est utilisée à partir d’huile de palme aujourd’hui en France et doit basculer vers des huiles provenant de déchets et de matières premières avancées dans les années à venir, selon la réglementation européenne.

Pas de limite d'incorporation concernant les HVO

Mais pourquoi un tel engouement pour les HVO ? Selon Greenea, bon nombre de pays cherchent à diminuer leur dépendance au diesel traditionnel, en augmentant leurs mandats d’incorporation de biocarburants. Et le HVO dispose d’un avantage par rapport aux biocarburants traditionnels : il n’a pas de limite de taux d’incorporation, rappelle Arezki Djelouadji, consultant de Greenea.

Ensuite, le nombre de véhicules roulant au diesel est encore très important, en Europe et surtout en France (70 % des véhicules en 2018 utilisaient du diesel, selon Eurostat), maintenant une forte demande des consommateurs finaux.

Des marges en HVO bien plus élevées qu'en EMAG, selon Greenea

Enfin, les marges des producteurs de HVO seraient nettement supérieures à celles des producteurs d’esters méthyliques d’acide gras (EMAG). Selon Greenea, elles seraient deux à six fois supérieurs à celles d’EMAG, en raison notamment de la taille plus élevée des usines productrices de HVO, en moyenne cinq à dix fois plus grandes que celles des producteurs d’EMAG.

Malgré la pandémie de Covid-19, la demande en matières premières destinées à la production d’HVO, telles que l'huile de friture et les graisses animales notamment, n’aurait guère été affectée, selon Arezki Djelouadji. « La baisse du tourisme en Europe a engendré une baisse importante de la production de déchets de la part de la restauration, matière première servant à la fabrication de biocarburants et de HVO. Or, alors que bon nombre de projets ont vu le jour ou vont voir le jour (La Mède, Grandpuits-Bailly-Carrois et bien d’autres à travers l’Europe…), les usines doivent tourner, et ont dû augmenter leurs importations de matières premières (déchets, provenant notamment de Chine, du Moyen-Orient, de Russie…) afin de maintenir leur production », explique-t-il.

Les Européens devront prendre conscience de leur trop grande dépendance de l’extérieur, pointe Arezki Djelouadji. Sachant que le recours massif aux importations peut rendre difficile le contrôle des flux, et générer des soucis de transparence sur la qualité de la marchandise, prévient-il.

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