Fertilisation azotée : quelle dose d’azote apporter en 2025 sur des blés semés en conditions humides ?
À l’approche des premiers apports d’azote, quelle stratégie adopter sur des céréales semées cet automne dans des sols souvent gorgés d’eau. Arvalis conseille dans une large région Centre, de diagnostiquer l’état structural de son sol pour évaluer le niveau d’enracinement de la culture et de faire des analyses de reliquats azotés.
À l’approche des premiers apports d’azote, quelle stratégie adopter sur des céréales semées cet automne dans des sols souvent gorgés d’eau. Arvalis conseille dans une large région Centre, de diagnostiquer l’état structural de son sol pour évaluer le niveau d’enracinement de la culture et de faire des analyses de reliquats azotés.

La campagne 2025 a démarré comme a fini la précédente, avec un temps majoritairement pluvieux et défavorable à l’avancé des chantiers dans une large région Centre, allant de l’Île-de-France à l’Auvergne et au Limousin. Les blés tendres semés cet automne sont à des stades de développement variables et la suite de leur croissance va dépendre de leur capacité à aller chercher l’azote disponible.
Un diagnostic de l’état structural du sol pour évaluer le degré d’enracinement de la plante
Morgane Vidal, ingénieur régional Île-de-France Arvalis, et son homologue pour le Centre-Val de Loire, Aurélie Augis, rappellent que les conditions très humides de cet automne 2024 ont entraîné un retard des chantiers, avec des semis de qualité souvent médiocre. Beaucoup sont trop superficiels, mal recouverts, les lits de semence sont trop grossiers, du fait de labours de mauvaise qualité. L’autre conséquence de ces pluies est le risque d’avoir des structures de sols défavorables au développement racinaire, en raison de mottes compactes, de semelles de labour, de prises en masse…
Réaliser un diagnostic de l’état structural de son sol est donc fortement recommandé, avec l’observation de deux indicateurs : l’état interne des mottes et leur agencement. Un test bêche ou un mini-profil télescopique, va permettre d’observer le niveau d’enracinement de la plante et sa capacité à aller chercher de l’azote dans les différents horizons du sol. Un déficit d’enracinement aura des conséquences à début montaison, au moment où l’absorption en azote doit être maximale.
La méthode du bilan pour calculer la dose d’azote à apporter
Une fois ce diagnostic réalisé, l’institut technique préconise d’utiliser la méthode du bilan azoté en fixant un objectif de rendement réalisable au vu de l’état de la parcelle en sortie d’hiver. « L’objectif de rendement doit être réduit sur certaines parcelles qui sont déjà mal en point, avec des pieds manquants notamment », précise Morgane Vidal. La méthode du bilan permet de calculer la dose totale d’azote en faisant la différence entre les besoins de la culture et les fournitures d’azote dont elle peut bénéficier. Ce bilan doit intégrer l’azote déjà absorbé par la plante, qui dépend de son stade.
Cet automne, les dates de semis des blés ont été plutôt tardives avec des cumuls de température non excédentaires. Par conséquent, les ingénieurs régionaux d’Arvalis indiquent que « les biomasses sont contenues avec une majorité de parcelles ne dépassant pas le stade début tallage ». L’azote déjà absorbé s’annonce donc limité à l’exception des semis de tout début octobre.
Des analyses de reliquat sortie hiver pour ajuster la dose d’azote
Les fournitures en azote du sol, dépendent de l’azote déjà absorbé par la culture, de la minéralisation automnale et hivernale et de la lixiviation (ou lessivage). Les observations montrent que la cinétique de minéralisation de l’automne 2024 est proche de celle de l’automne 2023 mais que le lessivage est d’une « ampleur identique voire supérieure », indique Aurélie Augis, car en 2024 les sols étaient beaucoup plus humides, et ce dès le mois de septembre. En 2025, il est donc plus que jamais indispensable de mesurer son reliquat sortie hiver, et pour rappel, c’est une obligation réglementaire en zone vulnérable.