Des tracteurs à propulsion nucléaire
Face à l’explosion du prix du carburant, des chercheurs s’intéressent aux énergies alternatives et notamment au nucléaire, en employant une technologie éloignée des centrales existantes aujourd’hui.
Face à l’explosion du prix du carburant, des chercheurs s’intéressent aux énergies alternatives et notamment au nucléaire, en employant une technologie éloignée des centrales existantes aujourd’hui.
Les enjeux climatiques et les conflits internationaux poussent de plus en plus à chercher des solutions alternatives au bon vieux pétrole pour faire avancer nos véhicules. Si l’électrique semble remporter aujourd’hui la part belle dans le monde de l’automobile, son exploitation dans le monde agricole, notamment pour des usages nécessitant du couple et une bonne autonomie, est encore limitée.
L’hydrogène est une bonne alternative, mais demandera encore au moins une décennie à se mettre en place, notamment en ce qui concerne le développement d’une production vertueuse décarbonée et du réseau de distribution.
Le retour de la vapeur sur les tracteurs
L’automne dernier, le projet de la France de lancer un programme de recherche sur les petits réacteurs nucléaires, baptisés SMR (Small Modular Reactor), construits en kit et série, a fait germer chez un groupe de scientifiques l’idée d’utiliser l’énergie nucléaire pour animer nos plus grosses machines, notamment agricoles.
Ces nano-réacteurs, ultraminiaturisés, n’utiliseraient pas l’uranium mais le thorium, un élément beaucoup plus courant dans la nature et que l’on valorise pleinement, contrairement à l’uranium, dont on utilise qu’une toute petite partie.
Il présente de multiples intérêts. Les déchets issus de la réaction auraient une durée de vie beaucoup plus courte que ceux issus de l’uranium. Etant non fissile, le thorium ne peut générer de réaction en chaîne, évitant tout risque d’accident nucléaire et d’usage à des fins d’armement. Par précaution, les tracteurs et automoteurs équipés seraient toutefois entièrement robotisés, de façon à limiter au maximum les risques d’exposition pour les utilisateurs.
Sur le principe, le nano-réacteur fonctionnerait comme un réacteur classique, avec un fort dégagement de chaleur issue de la réaction nucléaire, un premier circuit de refroidissement et un second transformant l’eau en vapeur pour alimenter une turbine et un générateur électrique. Les engins ainsi motorisés se repéraient aisément à leur panache de fumée blanche.
La seule limite au principe serait le besoin de fortes quantités d’eau, nécessaire par ailleurs aux poissons… d’avril.