Couvert entre deux maïs : « Je préserve mon sol et contrôle les adventices avec le mélange féverole-pois-phacélie »
Nicolas Sarthou, agriculteur à Serres-Morlas (Pyrénées Atlantiques), implante un couvert associant féverole, pois et phacélie en interculture entre deux maïs, avec à la clé une réduction du travail du sol et une augmentation de la matière organique.
Nicolas Sarthou, agriculteur à Serres-Morlas (Pyrénées Atlantiques), implante un couvert associant féverole, pois et phacélie en interculture entre deux maïs, avec à la clé une réduction du travail du sol et une augmentation de la matière organique.
« Jusqu’en 2020, j’étais en monoculture de maïs avec l’implantation d’un couvert d’interculture. Ces trois dernières années, j’ai opté pour une composition de féverole (100 kg/ha), de pois (20 kg/ha) et de phacélie (4 kg/ha). Avec ce couvert, j’ai trouvé de la simplicité, de la facilité et de l’efficacité dans la préservation du sol et le contrôle des adventices l’hiver. Ce mélange assure une bonne couverture et il se détruit facilement avec un déchaumeur à disques, trois semaines à un mois avant le semis de maïs. Sa bonne implantation ne nécessite pas trop de travail. Les cannes de maïs sont broyées sous le cueilleur de la batteuse.
Le semis de l’ensemble des graines du couvert est fait avec un épandeur à engrais, suivi d’un déchaumage sur 10 centimètres. L’idéal est d’attendre 8 à 10 jours après la récolte du maïs pour le semis : cela laisse le temps au tapis de résidus de culture de se dégrader suffisamment. Sur mes terres humifères les moins sensibles au matraquage, je parviens à réaliser les semis jusqu’en novembre.
La gestion du couvert génère une surcharge de travail, dans la période des récoltes notamment, avec un coût que j’estime à 55 euros/ha pour l’implantation et les semences. Mais il apporte des bénéfices, difficiles à quantifier. Ainsi, je me passe de glyphosate contre les adventices à l’interculture. Le sol est plus facile à reprendre derrière un couvert, avec une réduction du travail du sol à la clé.
Je remonte le taux de matière organique dans mes limons argileux où j’essaie de semer les couverts le plus tôt possible de façon à produire un maximum de biomasse. De l’azote est apporté à la culture suivante que j’estime à 30 unités. Mais je n’en tire pas parti pour réduire mes apports d’engrais même si cela pourrait changer avec la hausse du prix des fertilisants.
En 2020, le maïs a été peu valorisé avec des rendements moyens, ce qui m’a incité à diversifier mes cultures en 2021 avec une partie des productions sous contrat. Je garde la même culture intermédiaire après maïs grain. »