Aller au contenu principal

Gestion de l'eau : « Nous avons rempli notre réserve après dix ans de démarches »

Même pour des projets individuels d’une envergure limitée, construire une retenue d’eau est souvent une course d’obstacles. Le Gaec Landat, à Beaumontois-en-Périgord, en Dordogne, peut en témoigner.

Sébastien Landat. « On a proposé d'abord plusieurs terrains qui ont tous été refusé.» © S. Landat
Sébastien Landat. « On a proposé d'abord plusieurs terrains qui ont tous été refusé.»
© S. Landat

Il n’y a pas que les grands projets de création de retenues qui se transforment en marathon. Après dix ans de procédures administratives, Sébastien Landat va enfin pouvoir utiliser sa nouvelle réserve d’eau. L’agriculteur valorise 140 hectares de céréales, noix, prairies et 80 vaches allaitantes avec son frère, en Dordogne. « Jusqu’à présent, nous pompions en direct dans le cours d’eau voisin avec, chaque année, des autorisations de débit toujours plus faibles et des interdictions de pomper toujours plus précoces », explique l’agriculteur, qui irrigue 40 hectares de cultures.

La pression s’est accentuée avec la surveillance de la police de l’eau durant les périodes d’interdiction et de grosses conséquences sur la production. Il dépose un premier projet de retenue en 2011, situé dans un point bas de l’exploitation, qui se voit opposer un refus de l’administration. « On a ensuite proposé plusieurs autres terrains, tous situés dans des creux. C’est mieux pour retenir l’eau, mais, à chaque fois, le projet était rejeté au motif de protéger les zones humides et une espèce rare. Vu les délais de réponse de l’administration, nous avons perdu énormément de temps dans les procédures », déplore Sébastien Landat.

Ce dernier ne désarme pourtant pas. Après de nombreuses études de sol, l’agriculteur propose une réserve d’eau sur le point le plus haut de l’exploitation. Aussi improbable que cela paraisse, le projet est accepté. « Nous avons construit une véritable piscine, entièrement bâchée, d’un volume de 40 000 m3, détaille l’agriculteur. Non sans inconvénients. Être en hauteur nous oblige à pomper deux fois : pour la remplir l’hiver, et pour arroser l’été. C’est la double peine. » Stocker l’eau ainsi coûte cher : 400 000 euros, subventionné à 60 %. Pire, le prix de l’eau a quasiment triplé : il est passé de 4-5 euros par mètre cube à 12 euros par mètre cube. Mais la réserve est enfin remplie et l’agriculteur pourra bientôt arroser, dix ans après le premier projet.

 

Les plus lus

%agr
Récolte du maïs grain : des chantiers humides, qui peinent à avancer

Au 14 octobre, seules 13 % des surfaces en maïs grain étaient récoltées contre 67 % à la même date en 2023.…

<em class="placeholder">Mathieu Beaudouin est agriculteur à Évry-Grégy-sur-Yerre, en Seine-et-Marne.</em>
Mauvaises récoltes 2024 : « On rogne sur notre rémunération et sur l’entretien du matériel, faute de trésorerie suffisante »
Mathieu Beaudouin est agriculteur à Évry-Grégy-sur-Yerre, en Seine-et-Marne. Il témoigne de ses difficultés depuis un an liées…
<em class="placeholder">Agriculture. Semis de blé. tracteur et outil de travail du sol à l&#039;avant. agriculteur dans la cabine. implantation des céréales. lit de semences. semoir Lemken. ...</em>
Semis tardif de céréales : cinq points clés pour en tirer le meilleur parti

Avec une météo annoncée sans pluie de façon durable, un semis tardif de blés et d'orges dans de bonnes conditions de ressuyage…

[VIDÉO] Dégâts de grand gibier : une clôture bien installée pour protéger le maïs des sangliers

Agriculteur à Saint Fuscien dans la Somme, Valère Ricard a pu recourir aux services de la fédération des chasseurs de son…

<em class="placeholder">Anthony Loger, agriculteur à Saint-Pierre-de-Maillé dans la Vienne.</em>
Semis de blé tendre 2024 : « Nous avons besoin de trois semaines sans pluie pour pouvoir entrer dans nos parcelles »

Anthony Loger est agriculteur à Saint-Pierre-de-Maillé dans la Vienne. Aujourd'hui, ses parcelles très argileuses sont trop…

<em class="placeholder">Bord de champ inondé après un excès de pluie en bordure d&#039;un champ de céréales. Avril 2024 dans le nord de l&#039;Eure-et-Loir</em>
Difficultés de trésorerie : quelles sont les mesures existantes pour faire face ?

Les mauvaises récoltes pèsent sur les trésoreries. Des mesures ont été annoncées par l’État alors que la MSA, les banques et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures