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Des outils pour tester l’humidité des fourrages et piloter le séchage

Des outils permettent de mesurer le taux d’humidité des fourrages avant la récolte pour faciliter la prise de décision. La surveillance des températures au stockage peut également être automatisée.

Récolter du fourrage sec au bon moment en termes de qualité et de fenêtre météo est chaque année un nouveau défi. Que l’on soit adepte des sites météo sur internet ou observateur avisé des signes du ciel, la prise de décision est souvent stressante quand les fenêtres sont courtes et que la quantité de fourrage en jeu est importante. Déterminer le taux d’humidité d’un fourrage et décider du moment opportun pour le presser ou le rentrer dans un séchage en grange est une affaire d’expérience. La connaissance des parcelles et des zones plus difficiles à sécher a aussi son importance et permet d’écarter les bottes que l’on surveillera davantage avant le stockage.

Des sondes à planter dans les bottes

Pour mesurer l’humidité du foin pressé, il existe des sondes avec une tige métallique que l’on rentre dans la botte. Les capteurs d’humidité que l’on peut trouver sur les presses à balles rondes ou carrées donnent aussi une indication qui n’est toutefois pas aussi précise qu’une sonde et ils sont préférentiellement utilisés pour le pressage de la paille. Malgré leur mesure plus approximative, ces capteurs embarqués offrent la possibilité de cibler les balles les moins sèches lors de leur ramassage, pour ensuite optimiser leur stockage, voire leur séchage.

Il existe par ailleurs des testeurs de matière sèche mesurant le taux d’humidité du fourrage en vrac au champ, tel que celui de la société Base Innovation. Affiché à un tarif de 500 euros HT, cet appareil fonctionne en prenant une petite quantité de fourrage qui est compressée dans un cylindre pour mesurer l’humidité en quelques secondes. Philippe Barral, éleveur dans l’est de l’Ain, utilise ce testeur depuis 2021 pour piloter son séchage en grange. « Il n’est pas évident d’estimer l’humidité du foin à la main, explique-t-il. On utilise le testeur pour savoir quand le foin atteint 15 % d’humidité, le seuil à partir duquel on peut arrêter le séchage. Ça nous permet de faire des économies d’énergie. » L’éleveur utilise aussi le testeur au champ, pour savoir quand le foin atteint les 65 % de matière sèche, taux minimum pour pouvoir rentrer le fourrage dans le séchoir.

Mesurer en déshydratant le fourrage

Autre technique de mesure, les déshydrateurs ou déshumidificateurs de fourrage, tel que l’appareil de Koster, permettent de calculer le taux de matière sèche. Leur utilisation consiste à mettre 100 grammes de fourrage dans l’appareil, de sécher l’échantillon, puis de le peser à nouveau pour déterminer le taux de matière sèche. Le temps de séchage dépend du type de produit. Vincent Bizon, éleveur dans les Deux-Sèvres, utilise cet appareil depuis trois ans. « On ne fait que du foin en séchage en grange pour alimenter nos vaches. C’est simple à utiliser et en une demi-heure, on connaît le taux de matière sèche. Je l’utilise pour savoir quelle quantité de matière sèche je rentre dans le séchoir et déterminer la durée de séchage. »

L’éleveur a aussi utilisé cet appareil au début pour déterminer le taux de matière sèche au champ. Avec l’expérience, il arrive maintenant à évaluer lui-même le stade de séchage du fourrage pour savoir quand rentrer le foin. L’appareil de Koster, qui est commercialisé notamment par Vital Concept, est affiché au tarif de 515 euros HT. Polyvalent, il présente l’intérêt de pouvoir mesurer le taux de matière sèche de fourrages plus humides, tels que les ensilages et d’autres produits comme les céréales, la sciure ou le bois déchiqueté.

Des caméras thermiques pour surveiller le séchage

Pour piloter les séchages en grange, les installations peuvent être équipées de sondes de température et d’hygrométrie au-dessus de chaque cellule de foin. Antoine Vaubrun, conseiller en séchage au Segrafo note par ailleurs que de plus en plus d’agriculteurs sécheurs sont équipés de caméras thermiques, soit portative, soit montée sur la griffe qui sert à manipuler le fourrage. Il existe également des caméras qui se branchent sur le port micro USB d’un téléphone portable. « Ces équipements permettent, lors de la ventilation, de repérer les passages d’air préférentiels que l’on appelle des cheminées. Ils servent aussi à cibler les points chauds une fois la ventilation arrêtée, c’est-à-dire les zones où il reste encore un peu d’humidité et où le fourrage se met à chauffer. »

Surveiller à distance la température du fourrage

La société Quanturi commercialise depuis quelques années les sondes connectées Haytech. Ces sondes sont enfoncées dans les balles de fourrage et sont reliées à internet par liaison sans fil, pour suivre en continu la température du fourrage. L’éleveur est alerté par SMS en cas d’échauffement anormal. L’historique des températures peut être visualisé sur un portail web, de façon à sélectionner les lots de foin de meilleure qualité. La société Quanturi a conclu des partenariats avec des compagnies d’assurance qui peuvent prendre en charge une partie du coût de l’installation ou minorer le montant des primes. Le pack de base comprenant 10 sondes et l’accès au suivi par internet est annoncé à 1 620 euros HT.

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