Recruter les futurs talents de la Gen Z
La génération Z fait son apparition sur le marché du travail. Recruter ses futurs talents nécessite une adaptation des employeurs et de leur entreprise. L’Apecita et l’Anefa ont consacré une conférence à ce sujet au Sommet de l’élevage.
La génération Z fait son apparition sur le marché du travail. Recruter ses futurs talents nécessite une adaptation des employeurs et de leur entreprise. L’Apecita et l’Anefa ont consacré une conférence à ce sujet au Sommet de l’élevage.
86 % des employeurs perçoivent la GenZ comme différente de la génération précédante.
C’est un fait. Selon une étude Ipsos parue en juin 2024, les dirigeants des entreprises font part de leurs difficultés à comprendre la génération zoomée plus communément appelée la Gen Z. 86 % d’entre eux la perçoivent, en effet, comme différente de la génération d’avant. La majorité des dirigeants trouvent difficile d’identifier les aspirations professionnelles des jeunes de moins de 30 ans ou encore à les faire évoluer dans le monde de l’entreprise. Lors d’une conférence consacrée au recrutement des futurs talents au sein de la Gen Z, organisée au Sommet de l’élevage par l’Anefa et l’Apecita, Philippe Béaur, délégué régional de l’Apecita Poitou-Charente-Limousin-Auvergne a rappelé que, pour beaucoup, les Z étaient perçus comme allergiques à l’autorité, fainéants, sans ambition et avec aucune envie d’entreprendre.
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La Gen Z à la recherche de flexibilité et de reconnaissance
Autant de clichés qu’il a rapidement démentis : « Il est reconnu que près de la moitié de la génération Z ne rejette pas l’autorité. Ces représentants recherchent simplement de la souplesse, un système plus horizontal et plus ouvert. Cette génération privilégiera les postes où elle a le droit de faire des propositions et d’être prise en considération. Tous ont soif d’apprendre et veulent poursuivre un objectif dans leur vie professionnelle. Ils veulent être fiers d’eux ! » En effet, selon Ipsos, parmi l’échantillon de la génération Z* (1 000 personnes représentatives de la population française âgées de 18 à 28 ans). interrogé, 84 % disent avoir le goût au travail, mais recherchent l’épanouissement professionnel avant tout.
Une génération en quête de sens au travail
[Les jeunes] arrivent sur un marché de l’emploi plutôt positif pour eux, ils ont de quoi être exigeants"
« Au-delà des missions, qui demeurent primordiales pour moi (et pour l’ensemble de la Gen Z, NDLR), l’humain est plus important que tout le reste. Il faut que les choses se passent simplement après que la confiance a été établie », confirmait Hélène Rivière, lors de la conférence au Sommet de l’élevage réaffirmant que l’équilibre vie personnelle et professionnelle et le salaire évidemment sont importants. À Sylvie Chabanon, conseillère en Insertion professionnelle à VetAgro Sup d’ajouter : « Quand ils sont en recherche de leur stage de fin d’études ou de leur premier emploi, je vois des jeunes qui sont en quête de sens et qui n’accepteraient pas d’entrer dans une entreprise qui ne respecterait pas les valeurs auxquelles ils croient fortement (ex : le bien-être animal, environnement). Ils arrivent sur un marché de l’emploi plutôt positif pour eux, ils ont de quoi être exigeants. Aujourd’hui, plus de 83 % des diplômés de VetAgroSup et entrant sur le marché du travail trouvent un emploi en moins de deux mois. Le plein-emploi est atteint très rapidement ». Pour autant, il est primordial que l’engagement des entreprises concernant notamment l’environnement ne doit pas seulement être des mots ou une étiquette adossée à une fonction. « Nos étudiants ne sont pas dupes », confirme dans un sourire la conseillère en insertion professionnelle. Des aspirations qui ont fait bouger les lignes au sein même des entreprises.
L’impact des valeurs d’entreprise sur le recrutement
En témoigne, Sophie Harismendy, responsable des ressources humaines chez le Groupe fromager Dischamps qui, avant d’arriver dans le milieu agroalimentaire, il y a un peu moins de deux ans, a exercé ses fonctions en ressources humaines dans le textile et l’aéronautique. « Il y a aujourd’hui une chose qui est assez nouvelle au sein des entreprises. On s’interroge effectivement sur ses valeurs dans l’entreprise. Comment nous nous définissons par rapport à nos valeurs. On se dit que si nous avons ses valeurs, les personnes qui nous rejoindront doivent avoir les mêmes. Nous ne définissions pas nos valeurs à ce point-là, il y a vingt ans. » Toutefois, il ne faut pas oublier dans tout cela les attentes aussi de l’entreprise. « Il y a les droits qu’offre l’entreprise, mais également les devoirs que nous avons vis-à-vis d’elle. Tout est question de compromis, comme la vie en somme », souligne Laurent Cohade, chargé de recrutement chez Crédit Agricole Centre France. « C’est du donnant-donnant », confirme Hélène.
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Comment la génération Z perçoit-elle l’agriculture ?
Il y a bientôt cinq ans, en janvier 2020, les étudiants de l’école de l’Ihedrea ont conduit une enquête autour du thème « Agriculture et génération Z ». Dans le panel, des élèves de l’Ihedrea, donc sensibles à la cause agricole et des élèves d’autres écoles supérieures non liées à l’agriculture. Et la perception entre « Ruraux’z » et « Z’urbains » diffère parfois. Toutefois, une chose semble les relier, parmi les 250 personnes interrogées, plus de 75 % d’entre elles sont en relation avec des personnes du milieu agricole que ce soit par la famille, les amis ou le travail. Quant à la vision, 48 % des « Ruraux’z » ont une très bonne image de l’agriculture quand seulement 38 % des « Z’urbains » partagent cette opinion. Il est toutefois important de noter que la majorité des deux groupes a une bonne image de l’agriculture (51 % des Z’urbains et 43 % des Ruraux’z). Toutefois, fait étonnant : quand aucun Z’urbain ne perçoit l’agriculture de manière négative, 7 % des ruraux ont une mauvaise image de l’agriculture. Alors quels sont les points que cette génération apprécie dans l’agriculture ? Plus de 70 % des ruraux indiquent aimer la nature et la diversité du monde agricole, près de 62 % son utilité et enfin plus de 54 % ses valeurs et ses principes. Pour autant, les jeunes futurs acteurs du monde agricole étaient, au moment de l’enquête, inquiets concernant leur avenir. En effet, plus de 72 % d’entre eux considéraient le revenu des agriculteurs trop faible.
Source : étude de l’Idhedrea