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Un audit pour évaluer le niveau de biosécurité de son élevage de porcs

En 67 questions, l’audit Pig Connect biosécurité fait le point sur les éléments de biosécurité et les obligations réglementaires. Si toutes les exigences de biosécurité ne sont pas atteintes, cet audit aide à élaborer un plan de progrès.

Pig Connect biosécurité permet à l’éleveur de faire le point sur son niveau de biosécurité par rapport aux exigences réglementaires.
Pig Connect biosécurité permet à l’éleveur de faire le point sur son niveau de biosécurité par rapport aux exigences réglementaires.
© D. Poilvet

En septembre 2018, l’arrivée de la fièvre porcine africaine (FPA) en Belgique a fait frémir la profession et a accéléré la prise de conscience que la biosécurité est un facteur déterminant pour la pérennité des élevages.

L’arrêté ministériel du 16 octobre 2018 a rappelé les obligations de chaque éleveur sur ce sujet. Pour autant, ce n’est pas toujours simple de savoir quel est le niveau de biosécurité de son élevage : est-ce que je respecte bien toutes les obligations ? Mes pratiques et mon organisation sont-elles suffisantes pour bien protéger mon cheptel ? Comment progresser ? En complément de la formation imposée par la réglementation à tous les éleveurs, l’Agence nationale sanitaire porcine (ANSP) — avec la collaboration de l’Ifip, de la Société nationale des groupements technique vétérinaire (SNGTV), de La Coopération agricole et de la Fédération nationale porcine — a créé l’audit Pig Connect biosécurité, un outil unique et reconnu par la profession comme l’administration. Depuis juillet 2020, cet audit permet aux éleveurs de dresser un état des lieux de la biosécurité et de construire, avec leur vétérinaire ou leur technicien, un plan de progrès, adapté à leur situation et à leurs besoins. « Il s’inscrit dans une démarche d’accompagnement, en aidant l’éleveur à déceler les points sur lesquels avancer en premier, afin de se donner les moyens d’améliorer rapidement le niveau de biosécurité », souligne Jeff Trébaol, président de l’ANSP. Pour la filière, Pig Connect biosécurité apporte une vision globale du niveau de biosécurité de l’ensemble des élevages porcins.

Le tour de la biosécurité en 67 questions

Accessible depuis une appli sur tablette ou smartphone, l’audit Pig Connect biosécurité est réalisé par un auditeur formé, vétérinaire ou technicien. Il comprend 67 questions, reprenant les obligations inscrites dans l’arrêté du 16 octobre 2018. « Il permet à l’éleveur de faire le point sur son niveau de biosécurité par rapport aux exigences réglementaires, présente Mylène Petit, responsable de l’ANSP. Ensuite, les conclusions de cet audit servent à construire un plan de mise en conformité et un plan de progrès. » Pour chaque question, il y a trois modalités de réponse : conforme, non conforme ou non concerné. À la fin de l’audit, est calculée une note de conformité sur 67. S’il n’y a pas de pondération entre les questions, certains focus font l’objet d’une analyse particulière. Le premier porte sur les vingt questions reprenant les points considérés comme des « non-conformités majeures » par la direction générale de l’Alimentation (DGAL). « Ce sont les points à prioriser en cas de crise sanitaire », précise Mylène Petit. Un deuxième focus est fait sur les 14 points jugés prioritaires par l’ANSP pour prévenir les risques d’introduction de maladies, avec une vigilance particulière sur la FPA. Ce sont des points plus structurels comme la présence de clôtures, d’une quarantaine, d’un sas sanitaire.

Des pistes d’amélioration

Pour chaque point de non-conformité, une action corrective est proposée avec des priorités d’actions et un échéancier. « L’audit débouche sur un plan d’amélioration adapté à la situation propre à chaque élevage, poursuit Mylène Petit. L’auditeur reviendra faire un point sur la mise en conformité. » Si des aménagements sont nécessaires, un accompagnement financier sera possible selon les politiques régionales, via les plans de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (PCAE) régionaux ou le plan de relance.

La profession entend poursuivre le déploiement de l’audit, notamment auprès des éleveurs indépendants, des détenteurs d’un petit cheptel, catégories dans lesquelles le pourcentage d’élevages audités est inférieur à la moyenne. « Nous poursuivrons notre démarche d’accompagnement, afin que tous les éleveurs aient un plan de progrès pour continuer à améliorer la biosécurité de nos élevages », conclut Jeff Trébaol.

Les audits sont centralisés dans BDPorc

Les résultats de tous les audits sont enregistrés dans BDPorc. « Cela permet d’avoir une vision de la biosécurité en France. Les éleveurs ont la possibilité ou non d’accepter qu’en cas de crise sanitaire majeure, leurs données soient transmises à l’administration. Si leur niveau de biosécurité est optimal, cela pourrait permettre de débloquer des mouvements d’animaux dans une zone sous surveillance », souligne Mylène Petit, qui précise : « ce n’est pas un outil de contrôle. Les résultats ne sont accessibles qu’à l’éleveur, son auditeur et, s’il en a une, son organisation de producteurs. Les statistiques sont anonymisées ».

Plus de 90 % de réponses conformes

Depuis la mise en ligne de l’appli Pig Connect biosécurité en juillet 2020, 6 688 sites d’élevage ont été audités avec l’application (données mises à jour en novembre 2022). Environ 45 % des sites d’élevage professionnels ont ainsi déjà réalisé au moins un audit, correspondant à 77 % de la production (sur la base des animaux abattus en 2019). Parmi tous ces audits réalisés, 57 % d’entre eux sont complets (c’est-à-dire que toutes les questions du questionnaire ont une réponse, qu’elle soit conforme ou non). Le taux de réponses conformes sur la base des audits complets est de 91,2 %. En ce qui concerne les items jugés prioritaires par l’administration ou par la profession en raison du risque lié à la FPA, le taux de réponses conformes est de 91,3 % pour les items « non-conformité majeure DGAL », et 87,8 % pour les items « vigilance FPA ». « Les audits font ressortir un bon respect sur les aspects structurels (clôtures, quai d’embarquement, zone d’équarrissage…), comme sur la réalisation de la formation, note Laurie Detrimont, de l’OS Porc Bretagne.

Laurie Detrimont, de l’OS Porc Bretagne. «Les audits réalisés font ressortir un bon respect sur les aspects structurels.»
Laurie Detrimont, de l’OS Porc Bretagne. «Les audits réalisés font ressortir un bon respect sur les aspects structurels.» © OS Porc Bretagne

 

"Les résultats sont à améliorer sur la conception et l’utilisation du sas sanitaire ainsi que sur l’observance des bonnes pratiques au quotidien (changements de tenue, lavage de main). "

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