Deux jeunes créent leur atelier de multiplication Nucléus
Sébastien Thomas et Antony Pichot du Gaëc de la Grande Tremblais à Bréal-sous-Montfort, en Ille-et-Vilaine, viennent d’achever les travaux de rénovation et de construction d’un élevage sous air filtré pour démarrer leur nouveau métier de multiplicateur Nucléus.
Sébastien Thomas et Antony Pichot du Gaëc de la Grande Tremblais à Bréal-sous-Montfort, en Ille-et-Vilaine, viennent d’achever les travaux de rénovation et de construction d’un élevage sous air filtré pour démarrer leur nouveau métier de multiplicateur Nucléus.
Ils ont la trentaine, une formation en production animale, une expérience de salarié en élevage porcin et tous deux une expérience commerciale réussie : Sébastien en alimentation animale (Coop du Garun et Gouessant), Antony en génétique (Cobiporc et Amelys).
Aujourd’hui, ils se retrouvent associés en Gaëc avec un outil prêt à fournir pour Nucléus des cochettes Carlyne de haut niveau sanitaire.
Le projet a été « rondement mené ». Sébastien témoigne : « En juillet 2014, nous avons rencontré les groupements qui, potentiellement, pouvaient répondre à nos attentes. Très vite, la solution Cooperl s’est imposée au regard du sérieux de l’approche économique et des options en matière d’environnement et de conception de bâtiment. Puis tout s’est passé exactement comme le prévoyait le planning ». À savoir le démarrage des travaux avec le terrassement en juin 2015, un chantier plutôt favorisé par une météo favorable, et l’achèvement en mars 2016 pour réceptionner les premières cochettes Landrace prêtes à mettre bas en avril. Et vendre les premières cochettes Carlyne en novembre 2016.
Rénovation d’existant et création de bâtiments neufs
Le chantier n’était pourtant pas mince. L’élevage a été conçu sur la base de l’élevage existant de 140 truies naisseur-engraisseur des parents de Sébastien Thomas et l’agrandissement pour passer à 245 truies en multiplication. Avec donc une rénovation de bâtiments âgés d’une quinzaine d’années et particulièrement bien entretenus, et la construction du complément en places de gestantes (104), en maternité (10 places), post-sevrages et engraissements (1 370 places), ainsi que les locaux techniques, une quarantaine neuve et, en cours, des capacités de stockage des céréales produites sur les 70 hectares du Gaëc qui, à terme seront valorisées dans l’élevage.
Filtration de l’air intégrale
Un atout majeur de l’élevage existant est d’avoir été conçu en deux blocs parallèles, séparant le naissage et l’engraissement. Il « suffisait » donc de prolonger ces blocs existants et placer au centre la centrale de filtration. Pour les nouvelles places, les éleveurs ont pris des options « éprouvées et relativement simples » : cases balance Coquelin en maternité, caillebotis-fil, béton et plastique en post-sevrage, multiphase Acemo et Tuffigo, chauffage de toutes les salles par air pulsé chauffé au gaz (Heoss de Systel), ventilation centralisée basse… Les éleveurs ont toutefois apporté leur « touche personnelle » avec des équipements qu’ils ont jugés importants et intéressants d’un point de vue hygiène et facilité de travail. Entre autres des tuyaux pompiers branchés sur un surpresseur afin de laver plus facilement les fosses (entre chaque bande), des prises d’air en maternité pour « souffler » en particulier les radiants, un injecteur automatique d’acide dans la machine à soupe qui permet de se passer du lavage, le raccordement à la terre de toutes les structures métalliques présentes dans les salles…
Le coût du chantier n’est pas communiqué. « Ce n’est pas parce que je fuis la question et ne veux pas parler d’investissement. Au contraire. Mais chaque fois que de telles données sont fournies, elles peuvent être mal interprétées. Que met-on dans le coût total ? Doit-on compter les frais pour réaliser une cour propre et spacieuse, comment faire la part de l’existant, autant de points qui font que le coût total, ramené à la place, n’a pas beaucoup de sens », justifie Sébastien. Qui ajoute que « le projet a été jugé finançable, et a été financé par la banque ».
Rémy Chemin technico-commercial et Mickaël Bordier, responsable bâtiment Cooperl.
"Il s’agit du vingtième élevage du schéma génétique Cooperl sous air filtré"
"La conception de l’élevage du Gaec de la Grande Tremblais s’inscrit dans la démarche de progrès sanitaire de la pyramide de multiplication mise en œuvre par Cooperl. L’objectif est de garantir aux clients un niveau sanitaire des reproducteurs qui permette d’exprimer pleinement le potentiel génétique des animaux tout en minimisant les dépenses de santé. Elle s’inscrit dans la stratégie de démédication, Nucléus étant l’entreprise de génétique qui a le plus investi dans le domaine du sanitaire."
Des détails pour assurer l’hygiène et la biosécurité
Les futurs éleveurs ont tout particulièrement soigné les détails qui vont leur permettre de respecter au maximum les règles d’hygiène, de biosécurité, et optimiser leur temps de travail. Des vannes de purge sont installées dans chaque circuit, ce qui, outre la propreté des circuits d’eau, permettra aussi de laver facilement les bottes dans les salles. Les maternités sont équipées d’arrivées d’air comprimé pour dépoussiérer facilement, et la gestante est équipée de raccords pompiers pour faciliter le nettoyage des fosses avec de gros débits d’eau.
Enfin, chaque « compartiment » de l’élevage possède son propre code couleur qui se décline des cottes au matériel : bleu pour le naissage, jaune pour la quarantaine, vert pour le PS et l’engraissement.