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Une pluie de paille dans la bergerie

Dans une ferme des Pyrénées-Atlantiques, une machine prépare une paille sans poussière, envoyée dans les tuyaux jusqu’à un robot pailleur.

À Idaux-Mendy (64), au Gaec Etchank, Thomas Etchebarne passe plus d’une heure chaque jour à pailler, alors que son père et son oncle assurent la traite de leurs 410 brebis. Thomas est asthmatique, son oncle, Laurent, souffre de tendinite. Le gain de temps et leur confort de travail ont été leurs principaux objectifs dans l’acquisition en 2021 de la pailleuse automatique Clean-Pulse Cutting de Dussau Distribution. Une démonstration organisée fin février par les chambres d’agriculture des Landes et des Pyrénées-Atlantiques a attiré une soixantaine de personnes.

Selon Christian Dussau, concepteur et président de l’entreprise landaise Dussau Distribution, son robot Sentinel permet aussi d’économiser 20 à 30 % de paille, car le robot la répartit de manière plus homogène et ciblée. De plus, le bien-être des animaux est amélioré grâce à l’absence de gaz d’échappement du tracteur qui n’entre plus dans la bergerie, au tri des corps étrangers de plus d’un centimètre et au dépoussiérage à sec de la litière. Moins de poussière, c’est une réduction du risque d’incendie, moins de problèmes respiratoires, de mammites ou de butyriques. « Le bac récupérateur de poussière sera vidé une fois par mois sur le tas de fumier », prévoit Laurent. Le système permet aussi l’aspersion de produits de traitement en amont de la distribution : huiles essentielles, répulsif mouche, antibactérien, asséchant litière…

Des brins de fougères coupés avant d’être envoyés dans les tuyaux

Installé au Gaec Etchank dans la bergerie sur trois travées, le système peut s’adapter sans aménagement particulier, dans des bâtiments plus anciens, de hauteurs variables et dispersés puisque la machine peut se situer jusqu’à 300 m de la zone à pailler et desservir trois à quatre bâtiments, par des canalisations pneumatiques souterraines ou aériennes d’un diamètre de 70 à 90 mm.

Laurent avait une exigence : la ferme utilise une soixantaine de boules de fougère par an, en guise de litière. L’option multicutting, qui coupe les brins avant de les envoyer dans le circuit, répond à cette demande spécifique. La version Meca-pulse s’adapte plutôt aux produits en vrac tels que les copeaux, sciure, cosses de sarrasin, plaquette de bois ou la paille en brins courts…

Le paillage repasse en manuel pendant les mises bas

Ces pailleuses se déclinent en deux versions. La semi-automatique avec laquelle l’éleveur épand à l’aide d’un tuyau souple, suspendu sur un rail, fixé en hauteur ou traînant au sol. Thomas n’a ressenti aucune vibration particulière. L’automatique qui, à l’aide du Robot Sentinel fixé sur un rail en hauteur, projette la paille jusqu’à 8 m de chaque côté. Programmable, il peut aussi se démarrer à distance via un téléphone ou se déclencher au bout du tapis. En effet, ce type de paillage doit être suspendu en période d’agnelage, pour repasser en manuel à ce moment-là.

Maider Etcheverry, éleveuse ovine et caprine à Hasparren, a été séduite par la démonstration et y voit un gain de temps significatif sur une tâche fastidieuse. Reste que sur des systèmes d’élevage où les brebis pâturent plusieurs mois par an, l’outil est moins rapidement rentabilisé.

Chiffres clés

5 à 10 kg de paille par minute
6 m de distance de projection en semi-auto et 16 m (puisque 8 m de chaque côté du rail) en automatique
200 kg de paille utilisés par jour pour 250 brebis
300 m maxi entre la pailleuse et les zones à pailler
130 000 € hors rails pour le système automatique
65 000 à 90 000 € par travée pour le système semi-automatique

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