Aller au contenu principal

Qu’attendre des médecines complémentaires ?

Aromathérapie, homéopathie, ostéopathie : ces médecines ont le vent en poupe. Comment fonctionnent-elles ? Que sait-on sur leur efficacité ? Et quels sont les freins à leur utilisation? 

© F. Mechekour

La filière laitière a bien compris la nécessité de répondre à la demande sociétale de réduction de la consommation d'antibiotiques. L’engouement croissant pour les médecines naturelles et la multiplication des formations en témoignent. Le plan EcoAntibio contribue aussi à cette dynamique. Chercher des substitutions aux antibiotiques est effectivement l’une des voies possibles pour y parvenir, au même titre que la prévention sanitaire, la vaccination et le respect des protocoles de soin. Mais plutôt que de parler de « médecines alternatives », le terme de « médecines complémentaires » apparaît plus approprié. Il ne s’agit pas de les opposer à la médecine conventionnelle allopathique, mais plutôt d’élargir l’arsenal thérapeutique disponible. Certaines de ces médecines, comme l’homéopathie ou l’ostéopathie, apportent un regard nouveau. Elles s’intéressent à l’animal dans sa globalité et stimulent sa capacité naturelle à guérir. 

L’objectif de ce dossier est de vous livrer l’expérience d’éleveurs qui les utilisent, avec leurs réussites et leurs échecs. Et de donner la parole aux vétérinaires qui y ont recours, mais également à d’autres qui se montrent plus sceptiques. Ces médecines soulèvent deux grandes questions.

La première porte sur leur efficacité. Ce débat dépasse largement le monde de l’élevage.L’efficacité des huiles essentielles par exemple n’est pas prouvée scientifiquement. On ne sait pas encore expliquer comment ça marche, mais force est de constater que des éleveurs les utilisent sur leur troupeau car ils en retirent une satisfaction globale. Ce ressenti n’est pas facile à objectiver, et peut même laisser dubitatif. Quelle part peut-on attribuer à l’autoguérison spontanée et à la meilleure prévention liée une observation plus fine des animaux ? Difficile de répondre.

La réglementation est l’autre question centrale concernant ces médecines. Si l’homéopathie pose peu de soucis en termes de toxicité ou de risque de résidu, la vigilance est de mise avec les huiles essentielles, qui sont des produits très concentrés. Le cadre réglementaire actuel, notamment la liste des plantes utilisables et les délais d’attente, limite leur usage officiel, du fait du manque de références quant à leur innocuité. Si l’on s’en tient au strict respect de la réglementation, très peu d’huiles essentielles sont utilisables. Celles qui le sont doivent forcément être prescrites par un vétérinaire. Les mélanges doivent être effectués exclusivement par le vétérinaire ou le pharmacien. Et un délai d’attente de 7 jours pour le lait et 14 jours pour la viande (le double en bio) est à respecter après le traitement. Il y a un fossé entre les pratiques de terrain et le cadre légal fixé. D’où la nécessité de poursuivre les travaux expérimentaux pour étudier les intérêts des huiles, leur innocuité et la présence de résidus dans les produits.

À ces freins s’ajoute encore la relative méconnaissance des vétérinaires sur ces médecines, quasi absentes des programmes de formation des écoles vétérinaires. Pourtant, réglementairement, les vétérinaires ont un rôle central pour encadrer et sécuriser leur usage… Plutôt que de chercher des recettes toutes faites, rappelons-nous que la priorité absolue est toujours de poser un diagnostic. Le choix de la méthode thérapeutique, quelle qu’elle soit, vient après.

Un bon diagnostic avant tout

Les plus lus

éleveurs  avec leur troupeau au pâturage
« Nous dégageons 74 000 € de revenu disponible à deux en bio avec 36 vaches laitières »
Au Gaec du Bourguet, dans l’Aveyron, Camille et Lénaïc Vabre ont fait le pari osé de s’installer à deux sur une petite structure…
Anne et Jean-Marc Le Vourc’h, éleveurs
« En produisant moins de lait, nous avons amélioré notre marge brute de 100 €/1 000 l en un an »
Dans le Finistère, depuis qu’ils ont désintensifié leur système, Anne et Jean-Marc le Vourc’h ont amélioré tous les indicateurs…
Sylvain Tola, éleveur dans la Loire, et ses vaches montbéliardes au pâturage en mars
Prairie : « Dans la Loire, mes 65 vaches pâturent tout l’été sur 22 hectares »

Le dactyle, la luzerne, le lotier et six autres espèces composent les prairies des vaches laitières de Sylvain Tola, dans la…

Guillaume Dousset, éleveur à Frossay en Loire-Atlantique
« Nos bœufs prim’Holstein croisés hereford sont finis un an avant nos autres bœufs »

En Loire-Atlantique, les parcelles de marais de Guillaume et Maxime Dousset sont valorisées avec des bœufs croisés prim’…

Soins vétérinaires : « Nous avons opté pour un forfait de 37 euros par vêlage pour le suivi de nos vaches »

Certains éleveurs contractualisent les soins de leur troupeau avec leur vétérinaire. Le forfait permet un suivi régulier des…

Franck Bonraisin, associé du Gaec La Morice
« Nous avons gagné 10 €/1 000 l grâce à une vraie stratégie de renouvellement »

Depuis deux ans, le Gaec La Morice utilise le génotypage et la semence sexée pour limiter le nombre de génisses de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière