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Prix du lait : nouveau contrat entre la Coopal et la SLVA pour pérenniser le lait de montagne

Après des années de contentieux, l’accord entre la coopérative Auvergne Limousin (Coopal) et la société laitière des volcans d’Auvergne (SLVA) permet à près de 270 élevages de mieux maîtriser leur destin pour valoriser leur lait de montagne en filière non OGM.

La Coopal assurera progressivement la collecte, la facturation et la gestion du froid de tous ses adhérents pour le compte de la SLVA. Elle remplit déjà cette mission pour ...
La Coopal assurera progressivement la collecte, la facturation et la gestion du froid de tous ses adhérents pour le compte de la SLVA. Elle remplit déjà cette mission pour la fromagerie du Velay du groupe Centurion.
© E. Fournier

Le nouveau contrat entre la Coopal (coopérative Auvergne Limousin) et la SLVA, société laitière des volcans d’Auvergne (filiale de Terra Lacta) a été scellé le 20 décembre 2023. Il est rétroactif au 1er janvier 2023. Le prix du lait de base de base pour 2023 est de 470 euros les 1000 litres en moyenne, pour un lait de zone de montagne, issu de vaches nourries sans OGM. Cela sera également le prix de janvier 2024.

Le contrat porte sur 57 millions de litres de lait, soit 70 % du volume total produit par les coopérateurs Coopal, qui sont près de 270 exploitations laitières de Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Creuse, Corrèze, Allier.

Cet accord met fin à la procédure judiciaire qu’avait lancée la Coopal à l’encontre de la SLVA pour non-respect de la formule d’évolution du prix du lait, en décembre 2021. De son côté, SLVA avait dénoncé le contrat l’unissant à la Coopal. Il était prévu que leur relation contractuelle s’arrête progressivement, avec une première étape en janvier 2024 pour 50 % des volumes et un arrêt total de la relation en janvier 2025.

Première motivation : le maintien des outils industriels

« Courant 2023, dans un contexte de déprise laitière, nos discussions avaient repris pour trouver un accord, raconte Jacques Cornelissen, président de la Coopal. La SLVA est confrontée à la baisse de la production laitière et, par conséquent à des tensions pour approvisionner en lait ses usines. Pour nous, éleveurs de la Coopal, il était important de trouver un accord pour pérenniser les deux outils industriels de la SLVA qui sont situés dans le Puy-de-Dôme et la Creuse. S’il n’y a plus ces sites sur notre territoire, nous ne pouvons plus valoriser notre lait de montagne. »

Le président reconnaît également que le fait que l’association d’OP Sunlait ait perdu en justice face à Savencia les a motivés à trouver un accord.

Seconde motivation : la rémunération des éleveurs

La Coopal demandait des garanties sur la rémunération des coopérateurs et de pouvoir récupérer une partie de l’écart entre le prix du lait que donnait la formule de prix et le prix payé par la SLVA depuis août 2020. Un montant évalué à 6 millions d’euros par la Coopal.

« Le nouveau contrat que nous avons signé ensemble comporte une matrice d’évolution du prix du lait renouvelée, explique Jacques Cornelissen. Et nous avons récupéré une partie de notre dû sur le prix du lait. Le montant est confidentiel. »

Coopal gérera la collecte de tous ses adhérents

Enfin, et non des moindres, l’accord prévoit que progressivement la Coopal assurera la collecte, la facturation et la gestion du froid de tous ses adhérents, pour le compte de la SLVA. C’est un métier que la coopérative connaît, puisqu’elle le fait depuis un an pour le compte de la fromagerie du Velay (groupe Centurion fromagers) pour 25 millions de litres.

« Aujourd’hui, notre coopérative Coopal dispose de deux contrats de vente de lait à deux acheteurs différents : la SLVA et la fromagerie du Velay, résume Jacques Cornelissen. Nous avons la volonté de conserver ces deux acheteurs, positionnés sur notre territoire et sur des marchés différents : fromages pour Centurion et lait de consommation pour la SLVA. Si actuellement la valorisation du lait est plus compliquée pour les fromages et en deçà de celle du lait UHT, cela n’a pas toujours été le cas et ce sera peut-être différent demain. »

Défendre la valorisation du lait de montagne

L’enjeu pour la coopérative Coopal est de défendre la valorisation du lait de montagne. « Tout le lait de la Coopal est garanti issu de vaches nourries sans OGM. 90 % des adhérents sont en zone de montagne. Il faut que nous trouvions des solutions pour valoriser ces caractéristiques avec la SLVA et la Fromagerie du Velay. »

Une partie du lait sous contrat avec la SLVA (30 millions de litres) est déjà sous contrat quadri partie avec Carrefour ou Leclerc et Orlait, une société de commercialisation de lait UHT pour plusieurs coopératives françaises. C’est un lait de montagne qui amène une plus value aux éleveurs. L’enjeu est de trouver d’autres partenariats pour valoriser davantage de volume.

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