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Mortellaro : « Nous faisons des suivis réguliers par lots d’animaux »

Vétérinaire dans la Meuse, Pieter Geboers a démarré l’activité de parage il y a douze ans. Pour améliorer l’efficacité de la prévention, le suivi en élevage a évolué progressivement vers une gestion par lots d’animaux.

observation d'un pied de vache lors d'un parage et maladie de mortellaro
Pieter Geboers, vétérinaire. « Depuis que nous faisons du suivi régulier par lot d’animaux, nous ne courons plus derrière les boiteries. Nous faisons de la prévention. »
© P. Geboers

« Au début, nous ne faisions que du dépannage et du curatif sur quelques animaux. Puis, petit à petit, nous avons eu davantage de demandes. Nous avons commencé à travailler à l’échelle des troupeaux et désormais par lots d’animaux », relate le vétérinaire Pieter Geboers.

« Nous avions envie de diminuer le nombre de boiteries dans nos élevages au lieu de courir sans arrêt après les boiteuses ».

« Nous ne faisons pratiquement plus que ça depuis quatre ans. » Les visites dans les élevages sont régulières. « Certains éleveurs calent les rendez-vous pour un an. Cela leur permet de s’organiser. Nous passons tous les mois ou tous les deux mois en fonction de la taille du troupeau, ainsi que de l’ampleur et du type de problème. » Toutes les vaches à tarir sont passées en revue ainsi que toutes celles ayant vêlé au minimum depuis 60 jours. Les vaches boiteuses sont intégrées à un des lots lors de la visite. Le vétérinaire demande aux éleveurs de repérer et lister les boiteries entre deux rendez-vous.

Moins de boiteries et de pathologies

Le bilan de cette méthode de suivi est sans appel. « Nous observons beaucoup moins de boiteries. Certaines pathologies, comme la nécrose de la pince, ont quasiment disparu », décrit Pieter Geboers. Concernant la Mortellaro, le vétérinaire confirme cependant, que quelle que soit la qualité du suivi, il n’est pas possible de la faire disparaître quand elle est présente dans un troupeau. Son impact diminue. « Nous voyons principalement des stades cliniques M1 en suivi et de moins en moins de M2. Le principal avantage de ce type de suivi est qu’il nous a permis de limiter fortement l’évolution vers les M4, véritable réservoir de la maladie, parce que nous soignons la Mortellaro précocement. »

Un suivi, même s’il est réalisé dans les règles de l’art, aura l’impact attendu sur la prévention que si les conditions d’élevage sont optimales. « Il faut aussi réaliser un audit pour dépister les facteurs de risques les plus importants afin de trouver des solutions adéquates et réalisables. »

Les cinq stades de la Mortellaro

observation d'une lésion provoquée par la maladie de mortellaro stade clinique M2
Stade clinique M2 de Mortellaro sur la peau interdigitée. © P. Geboers

Les stades cliniques de la dermatite digitée sont classés en cinq catégories : M1, M2, M3, M4 et M4-1 (M pour Mortellaro). Les différentes formes cliniques correspondent aux différents stades d’évolution de la maladie. Le stade M0 correspond à des animaux sains, sans lésions. À l’opposé, les formes M4 constituent l’un des réservoirs de la maladie.

Repères

Examiner toutes les primipares 1,5 à 2 mois après vêlage

Marc Delacroix, vétérinaire spécialiste des boiteries, insiste sur l’importance du suivi des primipares.  « 1,5 à 2 mois après le vêlage, il faut voir toutes les primipares parce qu’elles subissent un stress très important au moment du vêlage. Ce stress est lié au changement de bâtiment, d’alimentation, de lot… Il peut y avoir des conséquences importantes sur le pied en particulier sur la fabrication de la corne. »

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