Aller au contenu principal

Arvalis: Bilan contrasté pour la récolte de maïs fourrage 2020

2020 aura été une année culturale difficile. D'après le bilan de campagne dressé par Arvalis mi-novembre, à l’Ouest, le maïs s’en sort plutôt bien. La situation est moins positive à l’Est de la France.

© Arvalis

Sèche et chaude, 2020 a mis à rude épreuve les cultures. Pourtant le maïs ne s’en sort pas si mal. En moyenne nationale, les rendements sont corrects, à 11,9 tonnes de MS, contre 12,4 t pour la moyenne des cinq dernières années (données Agreste-Arvalis). « C’est meilleur que ce qu’on pensait au 1er août, reconnait Michel Moquet, spécialiste du maïs fourrage pour Arvalis. Moins de températures très hautes et un retour des pluies sur la deuxième quinzaine d’août ont limité la casse ».

Néanmoins, il y a une grande variabilité entre régions, de 5 à 6 tonnes de MS à 18/20 tonnes, avec une fracture Ouest/Est. La bordure maritime Ouest et Nord a été relativement épargnée par les stress hydriques et les rendements y sont corrects. Alors que le déficit hydrique autour de la floraison a été plus marqué dans le Centre et le Nord-Est, avec un impact fort sur le nombre de grains et une très forte hétérogénéité de rendement. Comme il n’y a pas eu de retour significatif des pluies en août et septembre, le remplissage des grains a été moins bon, alors que le taux de matière sèche a progressé rapidement, plutôt par dessication que maturation physiologique.

Arvalis a chiffré les variations de rendement par rapport à 2019 à -17% en Rhône Alpes, -14% en Bourgogne Franche Comté, -5% en basse-Normandie mais +1% en Bretagne et +4% dans les Pays de la Loire.

Un cru correct à l'Ouest, très hétérogène du Centre à l'Est

En terme de valeur alimentaire, le cru 2020 s’en sort aussi plutôt mieux que ce que l’on craignait mais toujours avec de fortes disparités régionales. « L’ensilage 2020 est très proche de celui de l’an dernier, il y a juste un peu moins d’amidon », synthétise Hugues Chauveau Arvalis a chiffré les variations de rendement par rapport à 2019 à -17% en Rhône Alpes, -14% en Bourgogne Franche Comté, -5% en basse-Normandie mais +1% en Bretagne et +4% dans les Pays de la Loire.

, ingénieur valorisation des fourrages chez Arvalis. Les récoltes se sont passées dans de bonnes conditions. « On arrive à une moyenne nationale de 33,5% de matière sèche, détaille l’ingénieur. Mais dans 37% des chantiers, le maïs avait une teneur supérieure à 35%. C’était souvent le cas dans le Centre et l’Est. Ces plantes desséchées donnent des silos difficiles à tasser, donc à conserver ».

Si la teneur en MAT est équivalente à celle de 2019, en moyenne 7,5%, elle est influencée par un effet rendement. « Un bon rendement a tendance à diluer le taux de matières azotées, explique Hugues Chauveau. Dans la zone « bord de Manche », les rendements sont plutôt élevés mais le taux MAT est à 7%. Dans le Centre et l’Est, les rendements sont moins bons mais les MAT sont supérieures d’un point ».

Moins riches en amidon mais plus digestibles

Comme la floraison a eu lieu à une période sèche, les maïs sont moins riches en amidon, 28,3% contre 30% en 2019. « Mais la digestibilité est plutôt bonne avec 53% dNDF. Les dates de récolte précoces ont permis des maïs moins lignifiés donc plus digestibles, explique Hugues Chauveau. Cette année a encore montré que des maïs stressés lignifient moins. Il y a certes moins de rendement mais une meilleure digestibilité des fibres ».

Rendu auge, cela donne un maïs avec une valeur moyenne de 0,91 UFL/kg MS, soit 0,01 de moins qu’en 2019. «Cette moyenne cache une forte hétérogénéité, prévient Hugues Chauveau. Il y a quand même un tiers des maïs à moins de 0,9 UFL. Dans certains secteurs du Centre et de l’Est, la baisse de rendement et de qualité aboutit à une production d’UFL par hectare divisé par deux ».

En sortie de silo, les éleveurs devront faire avec des maïs moins riches en énergie et plus encombrants. « Pour une ration avec 12 kg MS d’ensilage de maïs, ça représente 0,23 UFL de moins par jour, soit ½ kilo de lait perdu », prévient l’ingénieur. L’ajustement de la complémentation sera crucial.

 

 

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Denis Battaglia, éleveur laitier en Meurthe-et-Moselle, devant son silo de maïs</em>
« Nous avons toujours plus d’un an de stocks d’avance en fourrages »

Le Gaec du Rupt de Viller, en Meurthe-et-Moselle, refuse de se retrouver confronté à un manque de stocks fourragers. Au fil…

<em class="placeholder">Prairie avec une vache Normande et une vache de race Prim&#039;Holstein en Mayenne. </em>
Prairies permanentes : la Commission européenne donne son feu vert pour l’assouplissement

La demande de modification des règles des BCAE 1 et 9 encadrant les prairies permanentes et les prairies sensibles dans la PAC…

éleveurs laitiers Flore et Antoine Renoult
« Du "bale grazing" en hiver pour nos 300 vaches taries »

Le Gaec de la Louisiane, en Loire-Atlantique, pratique le « bale grazing » depuis six ans, durant deux mois l’hiver, pour ses…

<em class="placeholder">Romain Lelou devant son robot de traite.</em>
« Nos 135 vaches, traites par deux robots saturés, pâturent jour et nuit en Loire-Atlantique »
Au Gaec du Champ-Léger, en Loire-Atlantique, les éleveurs ont fait le pari de traire avec deux robots jusqu’à 140 vaches, et ce 2…
Jean-Paul Louis: « En réalisant le mélange pour six mois, nous distribuons une ration stable dans le temps. »
« Nous mélangeons tous nos coproduits en un silo unique »

Au Gaec de Grimaneau, en Meurthe-et-Moselle, les associés réalisent eux-mêmes, tous les six mois, leur propre mélange de…

silos de coproduits
Alimentation animale : halte aux idées reçues sur les coproduits
Localement, il est possible de jouer davantage la carte des coproduits pour alimenter les troupeaux de vaches laitières. Pourtant…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière