Maladie : la bactériose du pois affecte les variétés d'hiver
Sur pois d’hiver, la bactériose peut provoquer d’importants dégâts s’il survient des épisodes de gel blessant les plantes et permettant au pathogène de les infester.
Sur pois d’hiver, la bactériose peut provoquer d’importants dégâts s’il survient des épisodes de gel blessant les plantes et permettant au pathogène de les infester.
Depuis 2016, année de fortes attaques, la bactériose due à Pseudomonas syringae pv pisi est devenue régulière sur le pois d’hiver avec des variations d’intensité selon les années. Elle apparaît le plus souvent en foyer dans la parcelle.
À partir du stade 5-6 feuilles, le pathogène se signale d’abord par de petites taches vert foncé à l’aspect huileux sur les stipules (feuilles). Ces taches évoluent en plages étendues de formes irrégulières et anguleuses, de couleur marron, parfois translucides, d’aspect vitreux. Elles suivent souvent les nervures, leur donnant parfois une forme d’éventail. Les tissus infectés finissent par se dessécher, prenant un aspect parcheminé.
Sur tiges, des symptômes sont également de couleur brun foncé à l’aspect huileux. Ils sont localisés au niveau des nœuds, aux aisselles et peuvent ceinturer la tige. Sur gousses, les lésions sont plus ou moins circulaires, vert foncé et d’aspect huileux toujours. Les graines contaminées peuvent montrer des symptômes (taches translucides) mais pas systématiquement.
Des moyens de lutte restreints
Agronomie : Afin de limiter les blessures liées au gel qui sont autant de portes d’entrées à la maladie, les semis seront réalisés aux dates conseillées dans chaque région par Terres Inovia et autres organismes prescripteurs. Des semis trop précoces (avant le 25 octobre) favorisent les risques de contamination via le gel et les ravageurs.
L’enfouissement des débris de culture et la destruction des repousses de pois contribuent à réduire les risques de contamination. En culture, limiter les interventions mécaniques tels que passages de rouleaux ou de herse étrille, de façon à ne pas blesser les pieds de pois.
Variétés : Le recours à des variétés résistantes au froid associé à des semis tardifs permet de limiter les dégâts de gel et prévient ainsi l’apparition de la bactériose. Des différences de comportement ont été observées entre variétés mais l’institut Terres Inovia n’a pas déterminé de classement clair à ce sujet et poursuit ses études. La société RAGT Semences met cependant en avant sa variété RGT Casini comme combinant tolérance à la maladie et tolérance au froid. L’utilisation de semences saines, comme celles certifiées, limitera le risque d’infection.
Chimie : Il n’existe pas de solutions chimiques homologuées contre cette bactérie.
Six points clés sur la bactériose du pois
Les blessures sur les plants de pois occasionnées par le gel, la grêle, le vent, les attaques de ravageurs ou les passages de machines agricoles permettent au pathogène de pénétrer dans les tissus de la plante.
Les bactéries ont un pouvoir glaçogène. En servant de noyau de prise de glace, elles favorisent le gel des plantes à des températures habituellement supportées par celles-ci. Des températures douces avec une humidité de l’air élevée suite à une période de froid favoriseront le développement de la maladie.
Les dégâts peuvent être très importants (comme en 2016) au point de devoir retourner la parcelle mais en moyenne ils sont faibles en ne touchant que quelques pieds. La maladie est plus fréquente dans le Sud-Ouest.
Les pois de printemps semés précocement comme dans le Sud-Ouest peuvent être touchés par la bactériose, au même titre que le pois d’hiver.
La maladie peut se transmettre par les semences. Elle se conserve d’une saison à l’autre dans les graines contaminées.
Ne pas confondre avec l’ascochytose chez lequel les taches sont brunes mais pas d’aspect huileux. Les taches évoluent en nécroses. La bactériose est appelée aussi graisse du pois, en raison de ses taches huileuses.