Aller au contenu principal

Cerise : comment lutter contre le puceron noir du cerisier

Myzus cerasi est le principal ravageur dans les vergers de cerisiers protégés par des filets contre la pluie et les insectes.

Myzus cerasi ou puceron noir du cerisier est une espèce d’insecte hémiptère de la famille des Aphididae et un parasite très virulent du cerisier et du merisier. En s’alimentant de la sève, ce puceron sécrète simultanément une toxine qui provoque un enroulement des feuilles. Les adultes mesurent 2 mm de long, sont globuleux, noirs, très brillants à reflets brun foncé.

Comme indiqué sur la plateforme BiofruitNet, l’hivernation se fait à l’état d’œuf pondu sur le tronc, les branches ou à la naissance des bourgeons. Les femelles fondatrices apparaissent en mars-avril aux extrémités des pousses. Plusieurs générations se succèdent par parthénogenèse à l’extrémité des pousses du cerisier ou à la face inférieure des feuilles. Les ailés apparaissent en juin-juillet et émigrent sur les hôtes secondaires sur lesquels ils se multiplient comme le gaillet odorant, la véronique ou l’aspérule des champs. Le vol de retour sur le cerisier et la ponte des œufs d’hiver interviennent à partir d’octobre à la base des bourgeons terminaux.

Les dégâts de ce puceron sont fréquents dans les vergers protégés par des filets. Ils coïncident avec la maturation des cerises et peuvent être très importants chez les jeunes sujets et les plants de pépinière. Les feuilles se recroquevillent et s’enroulent, se gaufrent et se rassemblent. L’arbre entier peut prendre un aspect rabougri. Le miellat rejeté crée des brûlures et des nécroses du limbe des feuilles. En cas de forte infestation, les extrémités des pousses dépérissent et meurent, la croissance et la maturation des fruits sont entravées.

Moyens de protection

Lutte en agriculture biologique

Le puceron noir du cerisier peut être régulé directement et indirectement. Il est souhaitable d’éviter l’application de produits phytosanitaires après la floraison pour préserver les ennemis naturels. Une application de kaolin en automne jusqu’à la fin de la chute des feuilles permet de réduire l’immigration des pucerons ailés de l’hôte secondaire vers le cerisier. Il doit être appliqué en conditions sèches et de préférence en deux passages, le film de kaolin séchant entre les passages pour assurer une bonne couverture des feuilles. Cette couverture protectrice doit être renouvelée lorsque le résidu blanc sur les feuilles est lessivé par la pluie.

Une application d’huile de paraffine au printemps est également envisageable avant le débourrement des bourgeons, lorsque les fondatrices éclosent des œufs d’hiver, afin de réduire encore la population de départ au printemps. Son efficacité se vérifie cinq à sept jours après application. Enfin, un mélange pyrèthre avant floraison et azadirachtine (huile de neem ou savon noir) après la floraison est applicable dès que la masse foliaire est suffisante. La régulation indirecte du puceron noir du cerisier comprend la libération d’ennemis naturels comme Aphidius matricarie ou leur promotion en leur offrant un habitat approprié.

Lutte chimique

Des produits phytosanitaires à base de pirimicarbe peuvent être appliqués en dernier recours.

La coccinelle à deux points Adalia bipunctata est un prédateur naturel du puceron noir du cerisier.

Myzus cerasi est une espèce diécique, c’est-à-dire qu’il utilise au moins deux hôtes d’espèces différentes au cours de son cycle biologique. Ses hôtes primaires sont le cerisier et le merisier ; ses hôtes secondaires sont les Galium spp., les Veronica spp. et les Asperula spp.

Pour en savoir plus : fiche Biofruinet « Régulation directe du puceron noir du cerisier en production biologique de cerises de table » ; plateforme ephytia

Les plus lus

Grégory Spinelli, champignonnière du Clos du Roi
Grégory Spinelli, producteur de champignons dans le Val d'Oise : « Nous ne sommes plus que quatre producteurs franciliens »
Grégory Spinelli est à la tête de la champignonnière souterraine du Clos du Roi, en plein cœur d’une zone résidentielle de Saint-…
L’intelligence artificielle peut-elle révolutionner la filière fruits et légumes ?

Medfel 2024 a mis en débat cette question brûlante : à quoi donc pourrait servir l’IA dans les entreprises de fruits et…

Rémy Frissant, cofondateur d’Amandera, à Medfel 2024
La bio doit-elle se réinventer ?

La bio doit revenir à ses fondamentaux et mieux communiquer envers le consommateur. C’est ce qui ressort de la conférence…

En 2024, Savéol prévoit une hausse de ses volumes en tomates et en fraises

Après une année 2023 marquée la baisse des volumes, mais une légère progression de son chiffre d’affaires, la coopérative…

Artichaut : pourquoi l’ouverture prochaine d’une usine de transformation par Prince de Bretagne est une bonne nouvelle pour les producteurs bretons ?

Prince de Bretagne va ouvrir son usine de transformation de l’artichaut breton, à Calmez dans les Côtes d’Armor. A ce jour, il…

Medfel 2024 : les infos qu'il ne fallait pas louper, en images

Bien que cette édition 2024 semble avoir souffert de la grève des contrôleurs aériens, les premiers retours semblent très…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 354€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes