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Accord UE sur les emballages : Freshfel dénonce un « acharnement » sur les fruits et légumes et un risque de violation du marché unique

Freshfel Europe a pu examiner l’accord provisoire sur le règlement relatif aux emballages et aux déchets d'emballages (PPWR). Il en ressort que des exceptions à l’interdiction d’emballages plastique sont prévues mais que ce serait à chaque Etat membre d’établir sa liste.

Un rayon pommes en 2022. Archives FLD
© Claire Tillier

Freshfel Europe a lancé ce jour, le 12 mars, un appel urgent pour amender l’accord provisoire sur le règlement relatif aux emballages et aux déchets d'emballages (PPWR) afin de sauvegarder le marché intérieur et de garantir un environnement commercial viable pour les fruits et légumes frais.

L’association européenne des fruits et légumes frais a pu examiner le contenu de l'accord préliminaire du Trilogue entre le Conseil européen, le Parlement européen et la Commission et se dit « déconcertée par l'escalade des incohérences politiques et la discrimination injuste à l'égard des produits frais ».

 

Absence d'une liste harmonisée au niveau de l'UE des produits exemptés

Augmentation des déchets alimentaires et des emballages, inefficacités logistiques, hausse des émissions de carbone… Voilà ce que risque de provoquer le PPWR dans sa forme actuelle, selon Fresfel. Et surtout, le secteur des fruits et légumes frais craint désormais un marché intérieur encore plus divergent et divisé puisque l’accord provisoire autorise des dispositions nationales.

Lire aussi : Réglementation UE sur les emballages : pourquoi crispe-t-elle autant la filière des fruits et légumes européenne ?

En effet, le compromis sur le PPWR permettra des exceptions à la restriction sur les emballages plastiques pour les fruits et légumes frais et les États membres auront la compétence d'établir leurs propres listes d'exceptions nationales, basées sur des lignes directrices qui seront formulées par la Commission avec le soutien de l'EFSA.

Philippe Binard, délégué général de Freshfel Europe, va plus loin : « L'accord de compromis sur le PPWR a dénaturé le format de règlement de la proposition visant à établir des règles communes pour le marché de l'UE. Malheureusement, le compromis sur le PPWR s'oriente vers une approche de type “directive”, tolérant un niveau élevé de subsidiarité permettant aux États membres de conserver leurs législations nationales. »

 

Vers une nouvelle baisse de la consommation ?

Freshfel Europe déplore vivement que le compromis européen maintienne un statut discriminatoire pour les fruits et légumes frais en confirmant l’interdiction - tout en l'adoucissant puisque seuls les emballages plastique sont concernés. Le Parlement européen s’était, lui, positionné pour annuler complètement cette interdiction.

Comme le rappelle Joanna Nathanson, responsable du développement durable et des relations extérieures chez Freshfel Europe, aucune autre catégorie d'aliments n'est soumise à des restrictions similaires, ni les fruits et légumes surgelés ou transformés, ni les produits à base de viande ou de poisson. « L'évolution vers des régimes alimentaires végétaux basés sur des produits frais, bruts et non transformés est ignorée », déplore-t-elle.

 

Un « acharnement thérapeutique » contre les fruits et légumes frais

Salvatore Laudani, président de Freshfel Europe, estime même que l'imposition de ces restrictions uniquement pour les fruits et légumes frais reflète un « acharnement thérapeutique des décideurs politiques à l'encontre des fruits et légumes frais ».

Freshfel appelle donc à amender cet accord. « Freshfel Europe espère que les colégislateurs sauront faire preuve de sagesse et revenir à l'ambition initiale de réduire les emballages et les déchets d'emballages en harmonisant les règles au sein du marché intérieur. Cet objectif ne peut être atteint en sacrifiant d'autres objectifs de réduction des déchets alimentaires et de performance environnementale ou en stigmatisant et en discriminant un secteur essentiel des produits frais qui fait partie des solutions aux préoccupations sociétales. »

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