Aller au contenu principal

Les porcs charcutiers alimentés avec des fourrages ont de bonnes croissances

L’apport de fourrages protéagineux ne dégrade pas les performances de croissance des porcs en engraissement. Mais pour certains d’entre eux, l’indice de consommation se dégrade.

Selon un essai réalisé à la station de Crécom des chambres d’agricultures de Bretagne dans le cadre du projet Fourproporc (1), l’apport de fourrages riches en protéines, présentés sous forme d’enrubannage, de bouchons ou de farine n’a pas affecté la croissance des porcs en engraissement (Figure 1), malgré un rationnement alimentaire (95 % du volume d’aliment de leur plan d’alimentation). Seuls les porcs rationnés avec une distribution à volonté d’enrubannage de luzerne ont eu des croissances plus faibles (Figure 2). Les qualités de carcasse sont maintenues pour tous les fourrages testés, voire améliorées (Figure 3). En revanche, l’indice de consommation est dégradé avec l’apport de fourrages (Figure 4), traduisant une moindre efficacité alimentaire de ces derniers. Ces résultats ont été obtenus aussi bien sur caillebotis que sur litière, les deux modes de logement présents à la station expérimentale.

Meilleure valorisation en fin d’engraissement

Les porcs sur caillebotis alimentés avec des bouchons de luzerne ou avec un aliment contenant 5 % ou 10 % de farine de luzerne ont été abattus au même poids et au même âge que les porcs du régime témoin. Sur litière, les meilleures performances de croissance ont été observées chez les porcs nourris avec de l’enrubannage de trèfle violet associé à du ray-grass hybride. Les porcs alimentés avec des bouchons de luzerne ont des performances de croissance identiques à celles des porcs du régime témoin ; leurs meilleurs poids à l’abattage s’expliquant par de meilleurs poids à l’entrée en engraissement. Les porcs ayant reçu de l’enrubannage de luzerne ont eu des performances de croissance plus faibles mais tout de même satisfaisantes. Avec une plus faible croissance des porcs alimentés avec de l’enrubannage de luzerne, leurs bons taux de muscle ont permis de maintenir de bonnes plus-values carcasse.

Les porcs alimentés avec des fourrages ont une croissance plus faible sur la période 0-42 jours d’engraissement. Mais une croissance compensatrice est observée lors de la phase de finition (à partir de 105 jours d’âge) excepté pour ceux alimentés avec de l’enrubannage de luzerne. Ce résultat pourrait s’expliquer par une meilleure valorisation des fourrages par les porcs charcutiers plus âgés.

Des consommations variables des fourrages

Les porcs n’ont pas consommé les différents fourrages de la même façon. Ils ont davantage consommé l’enrubannage de luzerne (2,35 kg de matière sèche (MS) par porc par semaine contre 1,52 kg MS par porc par semaine pour l’enrubannage de trèfle violet ray-grass hybride, 0,71 kg MS par porc par semaine pour les bouchons de luzerne dans l’élevage sur litière et 1,69 kg MS par porc par semaine pour les bouchons de luzerne dans l’élevage sur caillebotis intégral). Ces différences peuvent s’expliquer par une appétence différente pour ces fourrages, potentiellement due à des taux d’humidité variables (54 % pour l’enrubannage de luzerne ; 48 % pour l’enrubannage de trèfle violet ray-grass hybride ; 10 % pour les bouchons de luzerne), à la conservation de ces fourrages et surtout à leur valorisation énergétique par les porcs. En effet, la valeur en énergie nette de ces fourrages est méconnue. Le calcul du coût alimentaire, suite à l’introduction de ces fourrages dans la ration des porcs, est en cours. Il permettra d’évaluer l’intérêt technico-économique de l’introduction de ces fourrages dans l’alimentation des porcs charcutiers.

(1) Le projet Fourproporc est financé en partie par le conseil régional de Bretagne. Il a pour objectif d’évaluer l’intérêt technico-économique, à l’échelle de l’exploitation, de l’introduction de fourrages protéiques cultivables en Bretagne dans la ration des animaux monogastriques (porcs et volailles) et dans les rotations culturales, afin d’améliorer l’autonomie protéique de ces élevages.

Repères

Essai réalisé à la station de Crécom sur deux bandes de porcs

204 porcs pour l’élevage sur caillebotis intégral, 172 porcs pour l’élevage sur litière
Entrée en engraissement à 60 jours d’âge en moyenne
Alimentation soupe
Les modes de distribution des fourrages :
Farines de luzerne : incorporation (5 et 10 %) dans la formule à l’usine d’aliment
Bouchons de luzerne : distribution à volonté dans un nourrisseur. Les porcs reçoivent en parallèle l’aliment témoin rationné à 95 %
Enrubannage de luzerne et de trèfle violet + ray-grass hybride : distribution à volonté au râtelier. Les porcs reçoivent en parallèle l’aliment témoin rationné à 95 %.

Maintien des performances de croissance avec la distribution de granulés de luzerne et de farine de luzerne

 

 
Source : Fourproporc-chambre d’agriculture de Bretagne.

Les porcs alimentés avec de l’enrubannage de luzerne ont eu des croissances plus faibles

 

 
Source : Fourproporc-chambre d’agriculture de Bretagne.

L’indice de consommation est dégradé avec l’apport de fourrages

 

 
Source : Fourproporc-chambre d’agriculture de Bretagne.

Une croissance compensatrice est observée sur la période finition pour les porcs alimentés avec les fourrages

 

 
Source : Fourproporc-chambre d’agriculture de Bretagne.

Les plus lus

, avec Anita et Sylvain Lohier, avec Christophe Hue, technicien bâtiment Eureden (à gauche). "Ces investissements vont permettre d’augmenter l'autonomie de l'élevage en ...
« Avec notre nouveau bâtiment d’engraissement et son silo tour, nous renforçons l’autonomie de notre élevage de porcs »

Anita et Sylvain Lohier ont investi dans un bâtiment pour engraisser tous les porcelets issus de leur atelier naissage. Une…

Thierry Dauger, Mathieu Pouteix (au centre), avec  Philippe Chanteloube, directeur de Cirhyo. « Le choix de l’agrandissement assure un système durable dans le temps. »
« Nous avons rénové et agrandi notre atelier porcin pour anticiper l’avenir »

Dans la Creuse, les associés du Gaec Le Breuil ont investi dans la rénovation et l’agrandissement de leur atelier porcin afin…

Patrice Aoustin, éleveur à Mézière-sur-Couesnon, a fait installer la vidéosurveillance pour gagner en tranquillité d'esprit.
« Avec les caméras, je suis prévenu en cas d’intrusion dans mon élevage de porcs »

Pour surveiller son élevage porcin, Patrice Aoustin a installé un dispositif de vidéoprotection. Des caméras intelligentes et…

Avec l'extension du site, comprenant la zone d'attente des porcs vifs ainsi que le dispositif d'étourdissement au CO2, l'abattoir Cooperl Viande a continué de produire ...
Cooperl Viande investit 15 millions d'euros dans son abattoir de Montfort-sur-Meu

Les travaux de modernisation de l’outil d’abattage de Cooperl Viande visent à améliorer la qualité de carcasse, l’…

(archives)
Installations en élevage : Le porc attire toujours des jeunes

Les statistiques publiées par la Mutualité sociale agricole (MSA) pour l’année 2022 révèlent une stabilité des installations d…

Les porcs mâles entiers sont plus actifs et par conséquent plus agressifs aussi. Des moyens existent pour réduire cette agressivité.
Comment réduire l’agressivité des porcs mâles entiers

Les mâles entiers sont significativement plus actifs que les mâles castrés et les femelles en élevages conventionnels comme en…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)