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Concombre : comment optimiser la fertilisation sous serre ?

Afin d’optimiser la fertilisation du concombre sous serre, des essais menés dans l’Orléanais montrent la possibilité de réduire les apports de fertilisants avec succès, notamment au printemps lors de la première culture.

En première culture, la modalité avec la réduction de l’EC a obtenu le meilleur rendement de l’essai soit 3,4 fruits/m² de plus que celui du témoin.
En première culture, la modalité avec la réduction de l’EC a obtenu le meilleur rendement de l’essai soit 3,4 fruits/m² de plus que celui du témoin.
© E. Mailly

Comme toutes les cultures, le concombre est confronté à un contexte économique et environnemental complexe, qui impose une réduction des intrants, en particulier de ses fertilisants. Dans ce cadre, la station d’expérimentation du Cvetmo, près d'Orléans, dont les producteurs adhérents comptent environ 60 ha de concombre hors-sol sous serre, a conduit pour la deuxième année d’expérimentation des essais qui visent à optimiser la fertilisation de cette culture.

Les travaux conduits en 2023 ont eu pour objectifs de réduire les consommations de luxe, de gravir une nouvelle marche dans une démarche environnementale déjà bien engagée par les producteurs, de toujours raisonner le coût dans un contexte économique tendu afin de garder les produits accessibles aux consommateurs. Mais aussi d’aller vers des techniques de recyclage plus performantes qui limitent l’accumulation de certains éléments dans les cuves de recyclages pour pouvoir ensuite réétalonner et rééquilibrer les solutions.

Réduction de -15 % à -30 % en cours de culture

« Les éléments qui s’accumulent le plus sont le sodium et les chlorures, mais pas que, tous éléments se retrouvent dans les eaux de recyclage et doivent être réétalonnés. Ils posent problème une fois à saturation dans la solution, ils peuvent entraîner des situations de phytotoxicité », commente Émilie Mailly, conseillère cultures spécialisées sous serre du Cvetmo. « De plus, il est nécessaire de conserver un EC un peu plus bas lors de journées plus chaudes, afin de maintenir le potentiel d’absorption racinaire », explique la spécialiste.

Selon l’ensoleillement, la température et l’hygrométrie, un plant de concombre en phase de production, porteur de fruits et de fleurs, consomme 1,5 à 2,5 litres d’eau par jour. Aussi, les essais menés ont porté sur la réduction de l’EC en culture de concombre sous serre verre chauffée, dans un système à deux cultures annuelles. Les modalités des essais ont permis d’observer une modalité témoin et une modalité qui passe d’une réduction de – 15 % de l’EC jusqu’au stade passage du premier fil, jusqu’à -30 % jusqu’en fin de culture (1).

43,1 fruits/m² dans la modalité réduite

« En première culture, la vanne avec la réduction de l’EC a obtenu les meilleurs rendements de l’essai. Le rendement de cette modalité réduite est de 43,1 fruits/m² soit 3,4 fruits/m² de plus que celui du témoin », témoigne Emilie Mailly. Au niveau du comportement des plantes, la vigueur est restée stable sur la modalité avec la réduction de l’EC, alors que sur la modalité témoin, celle-ci a diminué en fin de culture. Les observations des plantes de la modalité Réduction d’EC, mentionnées dans le compte rendu, précisent que la vigueur est bonne avec des entre-nœuds courts, la sortie d’axillaires est précoce à très précoce. Ces axillaires sont semi-longs et légèrement fins en fin de culture. Les plantes sont équilibrées, aérées, et deviennent légèrement génératives en fin de culture.

Les plantes sont équilibrées devenant légèrement génératives en fin de culture.
Les plantes sont équilibrées devenant légèrement génératives en fin de culture. © E. Mailly

La fructification est moyennement étagée en fin de culture. Les fruits sont verts à vert soutenu, brillants à moyennement brillants avec des creux jaunes assez marqués, cylindriques et droits, l’épiderme cannelé voire légèrement côtelé et cloqué, le col est assez gros et moyennement court voire légèrement long. On voit une présence de quelques cols rebondis, avec une extrémité assez bien formée qui devient légèrement pointue en fin de culture. La longueur des fruits est de 30-33 cm et peuvent évoluer vers 34-38 cm. Dans cet essai, les premières fleurs sont visibles sur la modalité témoin ; par contre, la floraison est plus groupée sur les modalités avec la réduction de l’EC.

Sur la modalité témoin, la vigueur des plantes est bonne en début de culture, avant de diminuer ensuite avec des entre-nœuds courts, et la sortie d’axillaire est précoce à très précoce. Les axillaires sont semi-longs et plus fins que sur les modalités avec réduction de l’EC. « Dans cet essai, les premières fleurs sont visibles sur la modalité témoin, par contre la floraison est plus groupée sur les modalités avec la réduction de l’EC », rapporte le compte rendu. Les plantes de cette modalité sont également équilibrées, aérées, et deviennent génératives en fin de culture.

La fructification est étagée. Les fruits sont verts à vert soutenu, brillants avec des creux jaunes assez marqués, cylindriques à légèrement coniques en fin de culture et droits. L’épiderme est cannelé à légèrement côtelé et cloqué, le col est conique, court avant de devenir moyennement court voire légèrement long en fin de culture. Quelques cols rebondis sont présents, l’extrémité est assez bien formée à légèrement pointue en fin de culture. La longueur est de 30-33 cm et tend à évoluer vers 31-37 cm.

Vigueur correcte avec des entre-nœuds courts

En 2023, les travaux du Cvetmo se sont poursuivis par un essai sur une deuxième culture d’été/automne. Dans cette deuxième culture, les modalités Témoin et Réduction de l’EC ont obtenu des rendements identiques avec 42,2 fruits/m². « Au niveau du comportement des plantes, nous observons peu de différences entre les modalités testées, cependant la sortie des premiers axillaires semble moins rapide sur la modalité avec la réduction de l’EC et les axillaires sont plus fins », résume la conseillère. L’observation des plantes et fruits de la modalité témoin montre une bonne vigueur avec des entre-nœuds courts.

La sortie d’axillaires est précoce à très précoce. Les axillaires sont semi-longs. Les plantes sont équilibrées, deviennent légèrement génératives en fin de culture et sont aérées. La fructification est étagée. Les fruits sont verts à vert soutenu, moyennement brillants avec des creux jaunes assez marqués, cylindriques et assez droits, avec la présence de quelques fruits déformés en fin de culture. L’épiderme est cannelé avec quelques côtes et cloqué, le col est conique, moyennement court à légèrement long, quelques cols rebondis sont présents, l’extrémité assez bien formée à légèrement pointue en fin de culture. La longueur est de 31-32 cm et peut évoluer vers 34-39 cm voire 42 cm.

Pour la modalité avec réduction de l’EC, la vigueur des plantes est correcte avec des entre-nœuds courts. La sortie d’axillaires est précoce. Les axillaires sont semi-longs et légèrement fins. Les plantes sont équilibrées, deviennent légèrement génératives en fin de culture et sont aérées. La fructification est étagée. Les fruits sont verts à vert soutenu, brillants avec des creux jaunes assez marqués, cylindriques et droits, l’épiderme est cannelé avec quelques côtes et cloqué, le col est assez gros et assez court voire légèrement long, quelques cols rebondis sont présents, l’extrémité est assez bien formée. La longueur de 31-32 cm évolue vers 31-40 cm voire 42 cm. « Leur qualité est moins régulière sur la modalité témoin avec quelques fruits légèrement coniques, moins droits ou légèrement pointus », conclut Emilie Mailly. Suite aux résultats obtenus, le Cvetmo et la Chambre d’agriculture du Loiret envisagent de vérifier ces résultats avec une année supplémentaire d’essais.

Essais concombre 2023

1re culture : Variété Roadie (Rijk Zwaan) à 1,25 plante/m2

Plantation 15 février

2e culture : Variété Blueheaven (Rijk Zwaan) à 1,25 plante/m2

Plantation 8 juin

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