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Abreuvement au pâturage : « J’ai aménagé une grue à eau pour remplir la tonne en cinq minutes »

Monsieur Gardon, éleveur dans le Puy-de-Dôme, utilise une grue à eau alimentée par un réservoir pour remplir sa citerne de 3 000 litres en l’espace de cinq minutes.

« Il y a quarante ans, un certain nombre de nos parcelles ont été drainées. Cela faisait peine de voir les eaux de drainage s’écouler inutilement sur le chemin : du gaspillage ! Je les ai donc captées dans une réserve pour les utiliser dans le but d’abreuver mes vaches au pâturage », explique Monsieur Gardon.

C’est le principe du remplissage des tenders de locomotive à vapeur qui devait se faire en quelques minutes tous les 100 kilomètres. La prise d’eau s’effectuait par une grue à eau pivotante. Un tube en toile était fixé à un poteau et il fallait l’introduire dans le tender, pour remplir le réservoir de près de 40 m3.

Le système installé est identique, sauf que le château d’eau est remplacé par une réserve alimentée par les eaux de drainage qui coulent par gravité en continu, même lors des sécheresses estivales. « Au cours des derniers étés très secs, le débit n’a faibli qu’en décembre, j’ai donc de la marge, estime l’éleveur. Une vanne sur la colonne montante pourrait être ajoutée pour mieux maîtriser le remplissage. La réserve devrait être couverte pour diminuer les impuretés, surtout les feuilles qui bouchent la crépine. »

« Ce système peut être reproductible partout où il y a des sorties de drainage avec un certain dénivelé, une source à capter ou un cours d’eau à canaliser partiellement. Mais attention, avant tous travaux, il faut se renseigner sur la qualité de l’eau et sur les autorisations administratives à respecter pour faire ce type de prélèvement », explique Monsieur Gardon.

Un fonctionnement sur le principe du remplissage des tenders de locomotive à vapeur

Abreuvement au pâturage : « J’ai aménagé une grue à eau pour remplir la tonne en cinq minutes »
Texte et photos : Gilles Gapihan
Source : M. Gardon
 

Les eaux de drainage sont captées par un tuyau extérieur qui se déverse dans une réserve d’eau de 5 000 litres en amont de l’installation.

Elle est équipée d’un tuyau vertical qui évacue le trop-plein et en fonds d’un piège à sable. Cette réserve, à cheval sur deux parcelles, joue aussi le rôle d’abreuvoir quand des animaux sont présents.

Pour alimenter la grue à eau, l’éleveur doit le tuyau vertical pour permettre à l’eau de s’écouler avec un plus gros débit.

En aval, Monsieur Gardon nettoie la crépine pour enlever les impuretés accumulées lors du précédent remplissage. Elle est un filtre à évier industriel utilisé dans les restaurants. Une fois la crépine nettoyée, l’éleveur met le tuyau dans la tonne et ferme la vanne du trop-plein pour que l’eau sous pression monte dans la potence et remplisse la citerne. Quand le remplissage est terminé, il rouvre la vanne pour que le trop-plein se déverse et va remettre le tuyau vertical dans la réserve pour que celle-ci se remplisse de nouveau.

La distribution se fait l’été avec quatre tonnes à eau équipées d’un abreuvoir. Les citernes pleines sont installées et celles vides sont ramenées pour un remplissage une fois par jour, ce qui correspond à 12 000 litres maximum (modulé en % de la consommation quotidienne).

Lire aussi : Abreuvement au pâturage : "Nous avons opté pour une pompe solaire sur un puits filtrant"

« À 35 °C, une génisse boit 70 litres par jour et 100 à 40 °C. Les cinquante laitières boivent 3 000 litres par jour à 35° et 4 500 litres à 40°. La réserve serait à refaire pour obtenir une capacité de stockage d’une journée minimum soit 12 m3. »

« Cette installation m’évite de pomper toute l’eau nécessaire à mes 100 bovins sur le réseau d’eau potable et soulage donc celui-ci : c’est un enjeu majeur dans les années qui viennent mais il faut veiller à contrôler régulièrement la qualité de l’eau. »

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