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Le Copage se penche sur la question de l’abreuvement en zone humide

Lorsque l’on parle de pâturage, l’un des éléments essentiels auquel penser est l’abreuvement. Une question sur laquelle le Copage accompagne les agriculteurs et notamment sur la mise en place de l’abreuvement en pâturage tournant dynamique.

Citerne en regard haut
Aménagement de points d'eau
© Copage

Cela fait trois ans, dont deux d’analyses poussées, que le Copage s’est donc penché sur cette question. L’objectif du suivi est double : quel aménagement possible de points d’eau ? Et, notamment, quel impact sur les parcelles en zones humides ? « Le processus part souvent d’une volonté des éleveurs de changer leurs pratiques, par exemple refendre les parcelles pour mieux les valoriser », notent Claire Cabirou et Anne Colin, en charge du dossier au sein de la structure. L’idée étant que chaque parc ait son point d’eau, « ce sont eux qui conditionnent là où seront fendues les parcelles ». Quatre parcelles dans trois exploitations différentes sont donc intégrées à ce projet.

 

Mesurer la valeur des zones humides

Un protocole de suivi a été mis en place par les deux chargées de mission, « le but étant d’avoir des analyses de qualité d’herbe, avec les prélèvements d’herbe qu’on réalise avant chaque passage dans le parc, sauf sur une estive non encore aménagée, ce qui nous permet d’avoir un état initial ». Une étude qui, au-delà de l’aménagement de parcelle, permet aussi de pointer les a priori sur les zones humides. « On suit la qualité de l’herbe en zones humides, de ce que les vaches vont vraiment consommer avec des mesures de biomasse à chaque passage et une extrapolation du rendement à la parcelle », permettant d’obtenir un ordre de grandeur sur tous ces points.
Si au début de l’étude, les chargées de mission effectuaient un seul prélèvement, elles en sont désormais à 15 : « le protocole demande qu’on fasse cinq quadra par zone et par passage avec des prélèvements d’herbe avant chaque passage des vaches, les mesures de biomasse et des relevés floristiques ». Des mesures complétées par une dernière, en fin de saison : une note de raclage pour mesurer les refus et voir si ça a été éventuellement surpâturé ou non. Le tout sur chaque parcelle qui comprend trois zones : une tourbeuse très humide, une partie intermédiaire humide mais moins gorgée d’eau et une zone très sèche.
Si aucun résultat définitif n’est encore publié sur ces deux premières années de suivi, c’est parce que le Copage préfère rester prudent : en 2022 une année exceptionnelle a pris place avec la sécheresse et, en 2023, un été très humide, qui ont drastiquement changé les modes de fonctionnement sur ces parcelles. « Ces deux années ont entraîné des ajustements, de la part des éleveurs, sur la durée des rotations et la durée totale du pâturage en estive ». En 2022, par exemple, les rotations ont été fortement allongées pour profiter au maximum des zones humides, parce que c’était là que se trouvait l’herbe ; en 2023, l’été humide a entraîné une mise à contribution moindre des zones humides et un retour à des rotations plus habituelles, et il y a eu beaucoup plus d’herbe.
« Ce qu’on veut aussi mesurer, c’est la comparaison zone sèche et zone humide dans le même contexte géographique. On essaye de voir s’il n’y a pas une inversion de la pousse de l’herbe entre zone sèche et zone humide en plein été, par exemple, et comment ça reprend à l’automne ». Si les graphiques commencent à parler, ce ne sera qu’au bout de la troisième année que les résultats seront concrets. « Ce qui ressort, c’est que la qualité n’est pas si mauvaise. Il y a toujours une petite baisse, mais la qualité reste constante ». Même si, reconnaissent les deux chargées de mission, « au printemps, la zone sèche est un peu meilleure, et en été, il y a une inversion, et les zones intermédiaires prennent le relais, avec peu de refus. C’est ça qui est intéressant, que dans le parc, les animaux aient accès à plusieurs milieux, ce qui leur permet aussi de bien ruminer ».
Les vaches se reportant d’une zone à l’autre, sans besoin de les aiguiller. Enfin, sur la question du piétinement, « on ne l’a pas forcément observé, et les éleveurs sont assez vigilants sur ce point » pour ne pas que le cycle prochain de l’herbe soit perturbé. « À ce jour, ce que l’on peut dire, c’est qu’il y a plusieurs avantages, les éleveurs eux-mêmes sont assez convaincus du résultat, et sont de l’opinion que cela gaspille moins la ressource en herbe ». Chez l’un des agriculteurs, le résultat est en effet assez convaincant : il a gagné un mois à un mois et demi en pâturage, avec une meilleure valorisation en fin de saison, soulignent les chargées de mission.
 

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