Provol Industrie réinvente sa charcuterie de volaille
> Michel Nigay, repreneur et dirigeant de Provol Industrie.
Racheter un fournisseur en perdition, sauver des emplois, relancer la production et les ventes et puis finalement se jeter corps et âme dans le projet de croissance de cette entreprise… jusqu'à lâcher sa maison mère. C'est à peu près l'histoire de Michel Nigay, tout juste cinquantenaire et aujourd'hui dirigeant d'une TPE de dix personnes, alors qu'il y a sept ans, il était à la tête d'Ede Ruy, une PME lyonnaise de 45 personnes avec un chiffre d'affaires de 11 millions d'euros (M€).
Comment passe-t-on d'une PME à une TPE ? Michel Nigay répond : « par passion pour son métier, pour le goût du risque et peut-être aussi par ennui ». Tout commence en 2007 quand son fournisseur de charcuterie de volaille Provol se retrouve en liquidation judiciaire. Michel Nigay, alors dirigeant d'Ede Ruy, décide de racheter l'entreprise. « Je ne voulais pas voir les salariés de cette boîte perdre leur emploi, ni voir disparaître le catalogue produits. Depuis longtemps je voulais être dans la production et non pas juste dans le négoce », explique-t-il. À la même époque le groupe Evolem souhaite rentrer au capital d'Ede Ruy pour en faire la filiale spécialisée en restauration santé d'un groupe encore en gestation (futur groupe Nutrisens).
Lancement de rôtis de volailleEn 2007, Michel Nigay reprend donc Provol avec un chiffre d'affaires de 1,7 M€ et une dizaine de salariés. Aujourd'hui, le chiffre d'affaires a doublé pour atteindre 3,4 M€ et l'effectif est passé à 16 personnes. Pour réaliser cette performance, le dirigeant a misé sur plusieurs leviers de croissance. Le premier : une image d'industriel. Au nom de Pro-vol, il rajoute le mot industrie. « Je voulais que nos clients nous voient comme des intervenants sérieux et professionnels », explique le dirigeant. Le chef d'entreprise investit aussi 2,7 M€ dans des locaux plus grands. Le deuxième pilier de croissance est l'innovation. En 2013, Pro-vol Industrie a lancé des lardons de poulet baptisés Volandise et une cuisse de lapin confite à la graisse de canard. Cette année, l'entreprise sort des rôtis de volaille. « Nos innovations sont toujours guidées par trois facteurs : les attentes de nos clients, notre expertise du marché et les conseils extérieurs », reprend Michel Nigay.
Enfin, le dernier pilier de croissance est peut-être le plus insaisissable puisqu'il s'agit d'un état d'esprit : « Nous ne cherchons pas à être leader de notre marché, mais à répondre à la demande de nos clients en proposant des produits bons et différents. »