OGM, le dernier acte ?
Les ministres de l’Agriculture des Quinze vont-ils prononcer la levée effective du moratoire sur la culture des OGM ? Ou se délesteront-ils courageusement de cette tâche à haut risque sur la Commission européenne ? Le débat n’était pas clos à l’heure où nous écrivions ces lignes. Mais quoiqu’il advienne, on sent du côté de Bruxelles la volonté de faire franchir à ce dossier lancinant une étape décisive. La première a été franchie avec l’adoption d’un règlement communautaire sur l’étiquetage qui a globalement satisfait les professionnels, plus en tout cas que les organisations consuméristes et les militants anti-OGM. La réglementation adoptée est-elle à même de rassurer les consommateurs ? C’est toute la question de ces prochains mois. On peut en effet s’attendre à une mobilisation accrue des associations militantes contre l’industrie alimentaire dans les prochaines semaines, en particulier à propos de l’absence d’étiquetage pour les viandes d’animaux nourris avec des OGM. La pression pourrait éveiller la tentation chez certains industriels de la viande de faire de la traçabilité non-OGM un argument marketing. Ce qui risquerait de jeter le soupçon sur l’ensemble de la filière viande.