Melon : la campagne sera plus tardive
Campagne plus tardive, incertitude sur la qualité des précoces et risques de collision sur certaines périodes, les prévisions de campagne melon présentées à Europech’ 2004 (Perpignan les 28/29 avril) ont dévoilé les grandes tendance pour la campagne qui s’annonce. Prévisions fiables, bien que réalisées tôt en saison, puisque l’an dernier, sur les 295 000 tonnes annoncées pour la France, 293 355t ont été réalisées.
Pour cette campagne, les surfaces sont stables (15 380 ha) mais il est trop tôt pour affiner les tendances en volumes. Par simple calcul mathématique, les volumes devraient être identiques à ceux de l’an dernier mais il faut encore compter avec les conditions météorologiques. L’offre en charentais ne devrait devenir significative qu’en semaine 21 traduisant un léger retard de végétation constaté sur les précoces dans l’ensemble des bassins . Dans les grandes lignes, il faut souligner la volonté des opérateurs d’investir les créneaux tardifs : le centre ouest annonce une récolte s’étalant jusqu’au 20 septembre dans le cadre de l’opération promotionnelle rentrée des classes.
Le Maroc en pleine expansion
Autre tendance lourde, c’est la multiplication des marques commerciales ou collectives dans chaque bassin : CCP déposée et IGP en cours pour le melon de Cavaillon, Goût du Sud lancée il y a dix ans et sous CCP depuis 1997, IGP melon du Quercy attendue avant le lancement de campagne 2004, développement de la charte nationale etc.
De l’autre côté de la Méditerranée, la production marocaine est en pleine expansion. L’augmentation des surfaces dans la région de Marrakech est estimée entre 20 et 30%, moins rapide mais constante sur la zone d’Agadir. Cette progression profite essentiellement aux melons de type longue conservation : 425 hectares sur les 520 dénombrés dans tout le Royaume et seulement 95 hectares pour le type classique. Mais, soulignent les organisateurs, « il est possible que les surfaces au Maroc aient été sous évaluées».
La campagne a démarré avec 10 jours de retard et un pic de production est prévu pour le première quinzaine de mai.
En Espagne, la récolte débutera avec 10 jours de retard dans la région d’Almeria (pluie et froid) avec de petits calibres et une qualité à surveiller. La production devrait être échelonnée entre le 20 mai et le 15 juin mais le gros des volumes arrivera première quinzaine de juin. Du fait de la très forte concurrence du Maroc (qui va aller en s’amplifiant), la production d’Almeria est en forte diminution (-15 à -25% selon les sources soit 900 hectares contre 1100 en 2003) sur les variétés de longue conservation comme sur le charentais. A l’inverse, les surfaces augmentent pour la région Murcia/Malaga/Séville mais la production sera en retard de 5 à 10 jours. La concurrence devrait être accrue avec les précoces du Sud-Est jusqu’à fin juin, avec de gros volumes sur la période de 1er au 15/20 juin.