Marges arrière : Sarkozy souhaite la transparence
Pour sa première conférence de presse depuis son arrivée à Bercy, Nicolas Sarkozy a réitéré hier son souhait de s’attaquer à la question des prix à la consommation dont il a stigmatisé « la dérive conduisant à un faible accroissement du pouvoir d’achat des ménages». Ceux qui attendaient l’annonce de mesures concrètes seront déçus. Le ministre de l’économie se contentant de rappeler la tenue d’ici fin mai d’une table ronde réunissant les différents partenaires économiques. M. Sarkozy a toutefois levé quelque peu le voile sur certaines de ses intentions. La loi Galland, tout d’abord, ne devrait pas être supprimée. « C’est une bonne référence pour garantir un minimum aux producteurs », a indiqué le ministre. En revanche, il a insisté sur la nécessité de voir naître des relations « plus transparentes».
Les distributeurs doivent également s’attendre à devoir rendre des comptes. Car, si M. Sarkozy affirme ne vouloir pointer personne du doigt, certains de ses propos s’adressaient tout de même directement aux GMS. « Que les distributeurs se développent à l’international, c’est bien, mais à condition qu’ils ne le fassent pas sur les marges arrière réalisées en France» a-t-il ainsi expliqué jugeant que « les marges arrière ne constituent pas le métier premier des distributeurs». De quoi crisper certains patrons d’enseignes qui à l’instar de Serge Papin, vice-président de Système U, s’inquiètent : « Nous nous demandons à quelle sauce nous allons être mangés».
Le ministre, qui envisage une évaluation prochaine de la circulaire Dutreil, promet également des mesures pour « faciliter l’accès des PME aux centrales d’achat».
La prochaine table ronde devrait donc permettre d’en savoir plus. Dans l’hebdomadaire LSA, Jérôme Bédier, président de la FCD, a toutefois prévenu : « Nous sommes prêts au dialogue entre partenaires économiques, mais si la table ronde n’est qu’une mise en scène comme l’ont été les Assises de la distribution en janvier 2000, nous n’en voyons pas l’intérêt».Nicolas Sarkozy a par ailleurs annoncé son souhait d’une plus grande «souplesse» quant à l’ouverture dominicale des commerces. Une mesure qui enthousiasme peu les distributeurs. Le ministre de l’économie prévoit aussi « pour lutter contre la mort du petit commerce » des exonérations en faveur des commerçants de centre-ville qui céderaient leur fonds de commerce à des commerçants de la même zone.