La viande a sa place dans l'alimentation durable
La viande a-t-elle sa place dans une alimentation durable ? Telle était la question posée au colloque du Civ (Centre d'information des viandes) à la mi-mai. Objectif atteint : le public, nombreux, a mêlé diverses expertises et opinions pour y répondre positivement. Les militants écologistes et défenseurs des animaux restent toutefois les plus entendus aujourd'hui. Et doucement s'infiltre, parmi les leaders d'opinion, l'idée selon laquelle restreindre sa consommation de viande ou adopter un régime végétarien est un comportement responsable tant à l'égard de la planète qu'envers soi-même. Les calculs d'émission de gaz à effet de serre du cheptel ruminant mondial, la consommation en eau d'une vache pour produire un litre de lait, alors que la consommation mondiale de produits animaux croît, fondent l'inquiétude. Les experts de la nutrition recommandent une portion plutôt réduite de protéines et graisses animales. À ces observations générales, le Civ oppose des critères de durabilité – écologiques, sociologiques, économiques – à l'échelon des territoires, des prairies, du rapport entre l'éleveur et son troupeau, des ménages. Loin de l'engraissement en parcs géants pratiqué outre-Atlantique, l'élevage allaitant de l'Hexagone s'avère plus éthique. Ce modèle doit être légitimé en priorité pour résister aux importations. L'interprofession bétail et viande (Interbev) y travaille avec les organisations non gouvernementales environnementalistes.