Aller au contenu principal

La « taxe Nutella » est-elle définitivement enterrée ?

Victime de sa mauvaise image, l’huile de palme a été menacée par le Sénat d’une surtaxation, dans le cadre du projet de loi de la sécurité sociale. L’industrie des corps gras est mobilisée pour défendre cet aliment controversé.
Depuis plusieurs années, dans le cadre du projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS), des propositions de taxes nutritionnelles apparaissent lors des discussions au Parlement. La semaine dernière, c’est l’huile de palme qui en a fait les frais. L’amendement dit « Nutella » proposait d’imposer une taxe additionnelle de 300 euros la tonne pour les huiles de palme, de coprah et de palmiste à partir du 1er janvier 2014. Il est tombé le 14 novembre, avec le rejet du PLFSS par le Sénat. Après l’échec de la commission mixte paritaire du 20 novembre, cet amendement ne semble pouvoir ressurgir à l’Assemblée que si le gouvernement décidait de le reprendre.
Une lecture attentive des comptes rendus des débats du 13 novembre révèle presque sans ambiguïté que cette taxe a été proposée pour alléger de 40 millions d’euros la hausse des droits d’accises proposée par le gouvernement sur la bière (des sénateurs alsaciens UMP ont même déposé un amendement pour renforcer cette taxe au-delà de 550 euros la tonne). Et le gouvernement ne semble pas s’y opposer clairement. « Je me félicite que le recours au levier fiscal pour infléchir les comportements ne soit plus tabou. Attention toutefois à ne pas mutualiser les taxes sur les assiettes très restreintes », a déclaré au Sénat la ministre déléguée à la Famille Dominique Bertinotti, s’en remettant à la « sagesse » des sénateurs.

Des huiles végétales déjà surtaxées

« Cette taxe n’a rien de nutritionnel. C’est uniquement une taxe de rendement », s’insurge Hubert Bocquelet, secrétaire général de la Fédération nationale des industries des corps gras. « Il y a moins d’acides gras saturés dans l’huile de palme que dans le beurre », poursuit-il, avant de conclure : « Tout est une question de doses ». Or depuis les années 60 (période de surstocks de beurre), les huiles végétales sont déjà surtaxées par rapport au beurre. Cette taxe spéciale franco-française est de 107,8 euros la tonne pour l’huile de coprah et de palmiste et de 98,74 euros pour l’huile de palme. La « brèche » étant déjà ouverte, la profession disposerait de peu d’armes juridiques pour contrer la hausse de cette fiscalité qui ne nécessite même pas d’être notifiée à Bruxelles.

Les plus lus

« La France importe déjà du Mercosur pour 1,92 milliard d’euros de produits agricoles et agroalimentaires »

Ingénieur de recherche en économie de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (…

Zonage IAHP en Bretagne sur la plateforme PIGMA
Grippe aviaire : la France passe en risque élevé

Alors que la Bretagne compte 9 foyers de grippe aviaire depuis mi-août, c’est toute la France qui passe en niveau de risque…

Charcuterie
« Si on veut du porc français, il faut créer des élevages en France »

Les charcutiers sont frappés de plein fouet par la baisse de production porcine en France. Elle entraîne une hausse des…

conteneurs au port du havre
Mercosur : Produits laitiers, vins et spiritueux, ces filières ont-elles un intérêt à l’accord ?

Alors que la colère agricole retentit de nouveau, rallumée par l’approche de la conclusion d’un traité avec le Mercosur, la…

un poing géant aux couleurs du brésil écrase un tracteur
Mercosur : « Nous sommes aujourd’hui à un tournant décisif » s'alarment quatre interprofessions agricoles

Les interprofessions de la viande bovine, de la volaille, du sucre et des céréales étaient réunies aujourd’hui pour réaffirmer…

photo Eric Fauchon
« Le marché des produits halal a connu un fort ralentissement ces derniers mois » 

Les consommateurs des produits halal se sont détournés de la GMS en période d’inflation, fait rare pour ce segment qui a connu…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio