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Coup de filet sur les attrapeurs clandestins de volaille

Les enquêteurs aquitains ont mis au jour un réseau de travail clandestin chez les attrapeurs de volaille. Le directeur des Fermiers Landais, dont un salarié a été mis en examen, fait part de son incompréhension.

L’impressionnante descente de police, mardi matin à Mont-de-Marsan dans les Landes a fait l’effet d’une petite bombe dans la région. En effet, les enquêteurs du Groupement d’intervention régional ont procédé à une vaste rafle visant à démanteler une filière de travailleurs clandestins œuvrant pour des sociétés de ramassage de poulets. Cette opération est allée jusqu’au principal abattoir du département, Les fermiers landais, à Saint-Sever.

Jeudi dans la journée, on apprenait qu’une cinquantaine de personnes au total avait été interpellée, dont 36 étrangers, parmi lesquels six, effectivement clandestins, ont fait l’objet d’une reconduite à la frontière. Du côté des entrepreneurs visés, cinq ont été mis en examen mercredi soir, pour «aide au séjour d’irréguliers, emploi et recrutement d’étrangers sans autorisation de travail et travail dissimulé», ainsi qu’un employé des Fermiers Landais sous le motif de « recours à des entrepreneurs exerçant un travail dissimulé».

Joint par téléphone hier, Marc Brugat, directeur des Fermiers Landais, ne cachait pas sa surprise de voir la société qu’il dirige (propriété d’Arrivé et de Maïsadour) impliquée dans ce dossier. « Nous avons effectivement été perquisitionnés mardi matin dans le cadre de ce dossier mais je découvre avec effarement les pratiques de ces entreprises», expliquait-il hier après midi. « Nous avons fourni tous les éléments aux enquêteurs, et même plus, afin de montrer qu’il n’y avait aucun lien contractuel entre Les Fermiers landais et cette entreprise puisque ce sont les éleveurs qui habituellement mandatent, encadrent et payent les équipes de ramassages des poulets.»

Marc Brugat ne comprenait pas non plus la mise en examen d’un des salariés de l’entreprise dans cette affaire. « Dans le cadre de sa mission, ce salarié mettait en relation les éleveurs et les entreprises de ramassage, trois au total, et il effectuait cette mission aux yeux de tous. En quoi, cette action de médiation s’apparente-t-elle, comme les enquêteurs semblent le penser, à une notion de donneur d’ordre ?» s’interroge-t-il.

Pour l’heure, et avant la suite de l’enquête judiciaire, Marc Brugat a demandé au groupement de producteur de Maïsadour, qui fournit les volailles label à l’abattoir de contractualiser au plus vite avec les sociétés d’attrapage par le biais d’un contrat doté d’un volet «éthique». Les ramassages de volailles sont naturellement actuellement un peu perturbés dans le département, les éleveurs tentent de s’entraider et les plannings sont adaptés pour permettre l’approvisionnement de l’abattoir. Où l’on s’interroge toujours sur les raisons pour lesquelles c’est le seul établissement d’aval à avoir été visité par les enquêteurs.

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