Allergènes : les règles restent à éclaircir et à harmoniser
En matière d’étiquetage des allergènes, la mention « may contain » n’est plus utilisée par les consommateurs. Les produits étiquetés « susceptibles de contenir » ne comportent ni plus ni moins de contaminations que ceux qui n’indiquent aucune mention. Les résultats d’études conduites tant aux États-Unis (l’équipe de Steve Taylor dans le Nebraska) qu’en Europe (équipe d’André C. Knulst aux Pays-Bas) le confirment. La difficulté pour un industriel qui conduit une HACCP allergène conformément aux règles du « paquet hygiène » est donc de trouver un moyen pour en informer le consommateur. Il ne trouvera malheureusement pas de réponse immédiate dans les comptes rendus du colloque de Nice, coorganisé par Ilsi Europe, la FSA (agence de sécurité sanitaire des aliments britannique), le Farrp (groupe de chercheurs de l’université du Nebraska dirigée par Steve Taylor) et EuroPrevall. Cet important programme de recherche européen montre que les allergènes incriminés sont très variables d’un pays à l’autre. 30 % des réactions les plus graves sont imputables à des ingrédients qui ne figurent pas sur la liste de l’annexe III de la réglementation européenne (kiwi, banane, tomate, graine de pavot…).
S’inspirer du modèle du gluten
Pour autant, les experts internationaux ne souhaitent pas que cette liste évolue. Selon eux, l’esprit de la loi est bien l’étiquetage de tous les produits volontairement incorporés dans les aliments préemballés. La question du « how much is too much » lancée par Steve Taylor en 2002 reste d’actualité. En effet, la détermination des seuils de réactivité individuelle, nécessaire pour une gestion au quotidien de ses risques par un allergique, ne donne pas le seuil de santé publique du niveau de « contamination » admissible dans les aliments. Les gestionnaires du risque devront trancher comme ils l’ont fait pour le gluten. La variété des réglementations internationales était également très visible à Nice. Ainsi, le Japon interdit tout étiquetage de type « may contain » alors que le Canada, à l’origine de son instauration, réfléchit à faire évoluer les conditions de son application. En Australie, l’administration ne veut en rien être mêlée avec la démarche Vital que certains industriels appliquent de façon volontaire.