ALLEMAGNE
Heineken se réveille trop tard
« Ici, Heineken peut replier la tente… » déclarent à mi-voix quelques sommités de la bière allemande. C’est une opinion un peu trop carrée, sans doute, mais il y a de ça… A tout le moins, le groupe néerlandais va devoir repenser sa stratégie en Allemagne. Depuis la reprise récente de Brau & Brunnen par Radeberger-Oetker, la vente des brasseries allemandes aux groupes internationaux semble stoppée. Les belles brasseries encore sur le marché refusent de vendre, et deux grands groupes allemands mènent les consolidations : Radeberger-Oetker le n° 1, et Bitburger le n° 3. C’est pourtant Heineken qui avait déclenché la guerre. Mais la participation dans le groupe bavarois Schörghuber (Paulaner et Kulmbacher) est restée plafonnée à 49 %, celle dans Karlsberg Int. Brands à 45 %. Et l’actionnaire majoritaire ne veut pas vendre. Interbrew et Carlsberg Danemark ont mieux tiré leur épingle du jeu sur ce marché et se trouvent en positions de n° 2 et n° 4, alors que Heineken est à 49 % dans le n° 8 et à 22,5 % dans Karlsberg, le n° 9. L’explication de ce loupé : Radeberger et Bitburger ont admis de payer cher leurs acquisitions pour devenir de vrais groupes d’accueil en Allemagne. Quand d’autres, y compris Heineken, attendaient que les cailles tombent toutes rôties.