L'EBE en amélioration sert à redresser les exploitations
Sur Bretagne, Basse-Normandie et Pays de la Loire(1), les résultats 2017-2018 des exploitations laitières suivies par Cogedis sont en progression.
Sur Bretagne, Basse-Normandie et Pays de la Loire(1), les résultats 2017-2018 des exploitations laitières suivies par Cogedis sont en progression.
En conventionnel, l'EBE moyen est passé d'environ 140 euros/1000 litres au printemps 2017 à 200 euros début 2018. En moyenne sur la campagne 2017-2018, cela fait 158 €/1000 l, soit mieux que les deux campagnes précédentes, mais moins bien que les campagnes post crise 2009. "C'est une année de redressement", résume Guy Lemercier, de Cogedis. Cette moyenne cache des disparités importantes. "Un quart peine à dégager de la rentabilité. Leurs prix de vente ne permettent pas de couvrir les coûts, sans compter la rémunération de la main-d'œuvre." Par rapport à la campagne précédente, la baisse des coûts et la meilleure valorisation du lait ont permis à l'ensemble des critères financiers de s'améliorer : EBE, fonds de roulement, et le taux d'endettement est passé de 61 à 53%. Le nombre d'exploitations avec un taux d'endettement supérieur à 100% est inférieur à 3%.
Le coût de production moyen baisse depuis 2013
Les exploitations aux meilleurs EBE (plus de 130% de l'EBE moyen) dégagent en moyenne 78 €/1000 l de plus par rapport à celles qui dégagent en moyenne moins de 70% de l'EBE moyen. L'analyse des EBE est réalisée par Xpertia, le service commun BCEL Ouest et Cogedis (zone Bretagne). Les écarts les plus importants sont constatés sur les charges de structures : 34 €/1000 l. "Le conseil est de bien dimensionner le projet et de choisir des investissements rentables. Dans l'idéal quand on s'agrandit, on le fait progressivement, pour essayer en permanence de saturer ses facteurs de production. Pour le matériel, il faut avoir une stratégie claire : j'externalise, ou j'internalise en développant la prestation de service." La maîtrise technique fait bien évidemment la différence. "Ceux qui ont une bonne marge laitière ont des rations efficaces, maîtrisent les aspects sanitaires et font durer les vaches." L'écart sur le coût de renouvellement est de 11 €/1000 l entre les plus performants et les moins performants. "Pour être solide techniquement, économiquement et mentallement dans un monde d'aléas, il faut se garder des marges de sécurité financière, alimentaire, et au niveau du travail !", pointe Guy Lemercier.
En bio, la conjoncture favorable (prix du lait moyen à 470 €/1000 l) a permis une amélioration de l'ensemble des critères financiers : +4,9% d'EBE, -13% de taux d'endettement. Mais attention, les charges opérationnelles et de structure ont augmenté. Le poste mécanisation prend +6,2% et celui des bâtiments +5,5%, en lien avec l'agrandissement des structures : 362 480 litres en 2017-2018 contre 357 830 litres par exploitation la campagne précédente, avec 3 vaches et 7 ha SFP en plus.
(1) Cogedis suit environ 4 000 exploitations laitières sur les trois régions.