Le numérique se déploie dans l’élevage de porcs de la station expérimentale Crécom
La station de Crécom investit depuis 2019 dans les nouvelles technologies du numérique dans un souci d’efficacité du travail et d’amélioration des performances techniques de l’élevage.
La station de Crécom investit depuis 2019 dans les nouvelles technologies du numérique dans un souci d’efficacité du travail et d’amélioration des performances techniques de l’élevage.
Les investissements numériques réalisés sur la station expérimentale de Crécom ont pour objectifs de simplifier le travail et d’améliorer les résultats technico-économiques de l’élevage par le suivi des données collectées sur les animaux et les bâtiments. Les bases de données ainsi constituées sont valorisées pour le pilotage de l’élevage au quotidien et dans le cadre des travaux de recherche menés sur la station. Aujourd’hui, la numérisation de la station passe par l’identification individuelle de tous les animaux dès la naissance, le développement de l’alimentation de précision et le suivi régulier des poids, la conduite et le suivi du troupeau par smartphone, la centralisation et le pilotage à distance des équipements de gestion de l’ambiance et enfin le télé-relevé automatique des consommations électriques de tous les équipements de la station. L’installation et l’appropriation de ces nouveaux outils par les salariés de l’élevage passent systématiquement par une phase de mise au point avant d’atteindre un régime de croisière pour un usage optimal. Enfin, qui dit outil numérique, dit masse de données qu’il faut organiser pour ensuite pouvoir les valoriser. La station travaille notamment à la construction d’une base de données facilement exploitable et évolutive dans le temps pour valoriser les données existantes et pouvoir par la suite accueillir les nouveaux équipements numériques arrivant sur le marché.
Identifier les animaux pour une meilleure traçabilité
Dès la naissance, les animaux sont équipés d’une puce électronique RFID (Radio Frequency Identification) fixée à l’oreille à l’aide d’une pince. Cette puce contient un identifiant unique. Elle permet de repérer individuellement les porcs à l’aide d’un lecteur adapté facilitant le suivi de l’animal sur l’élevage et garantissant une traçabilité de la naissance jusqu’à l’abattage. Dès lors que les animaux sont identifiés individuellement avec une boucle, il est possible d’y associer différents équipements connectés. Ainsi la station de Crécom est équipée de balances électroniques avec lecteur de boucles. Les mesures de poids, très fréquentes, y sont enregistrées automatiquement dans un fichier associant le numéro de l’animal et son poids. Les données sont ensuite transférées en Bluetooth sur un smartphone puis un ordinateur. Les enregistrements sont ainsi simplifiés et sécurisés.
Conduire et suivre le troupeau sur smartphone
L’utilisation de l’application smartphone Pig’up par les salariés de l’élevage facilite également le suivi du troupeau et simplifie l’analyse des données au quotidien grâce aux nombreuses synthèses graphiques. L’accès aux données de l’élevage à tout moment permet une plus grande réactivité dans la surveillance du troupeau. Les saisies se font en temps réel pour moins de saisies au bureau et davantage de temps pour l’analyse des résultats. L’application smartphone Pig’up fonctionne avec ou sans réseau, ce qui constitue un atout majeur. Cette application offre des nouveautés comme la fonction QR code qui simplifie la sélection de la truie permettant de retrouver rapidement sa fiche correspondante et la possibilité d’une saisie groupée des traitements sanitaires.
Suivre et piloter l’ambiance des salles à distance
Sur la station, les données collectées sur les animaux sont complétées par de nombreuses données récupérées sur les équipements. Ainsi, tous les boîtiers de régulation de la ventilation et du chauffage installés depuis 10 ans ont pu être centralisés sur un même ordinateur. Le suivi et le pilotage des bâtiments sont ainsi possibles à distance grâce au logiciel TeamViewer. Cette solution technique permet d’éviter des déplacements inutiles en cas d’alarme non critique (ex : température basse dans une salle vide…). Enfin, grâce à la centralisation des données issues des boîtiers de régulation, l’historique des enregistrements est connu ce qui est un véritable atout pour expliquer les problèmes observés.
Télé-relever des consommations électriques
Face à l’augmentation régulière des tarifs de l’électricité, la réduction des consommations d’énergie est un objectif important de la station. En 2019, des compteurs électriques connectés ont été installés sur l’ensemble des équipements de l’élevage. Cette solution a permis de segmenter les postes de consommations d’énergie et d’identifier plus facilement les leviers d’actions à mettre en place pour réduire la facture énergétique. Les données centralisées sur ordinateur permettent de suivre les consommations dans le temps et de repérer les dérapages éventuels.
Le déploiement du numérique sur Crécom est amené à se poursuivre dans les années à venir en lien avec les nouveaux matériels proposés par les équipementiers. L’enjeu porte aujourd’hui sur la construction d’une base de données facilement exploitable et évolutive dans le temps pour pouvoir accueillir les masses de données générées par les outils du numérique.
Ambiance nouvelle en post-sevrage
Depuis le 2 avril 2020, deux salles de post-sevrage sur caillebotis (220 places) sont équipées du système de recyclage énergétique et d’hygiénisation de l’air de la société Calopor. Ce dispositif permet de chauffer par air neuf 100 % des débits minimum de ventilation depuis une batterie eau chaude installée dans les combles et alimentée par pompe à chaleur qui récupère l’énergie des calories de l’air extérieur. L’entrée d’air dans les salles se fait depuis des bouches de soufflage en composite intégrées au plafond. L’essai qui démarrera à l’automne aura pour objectif d’évaluer les performances du dispositif d’un point de vue technico-économique en expertisant les paramètres d’ambiance, les données zootechniques, le sanitaire, le bien-être animal et les consommations d’énergie. Cet essai portera sur quatre bandes de post-sevrage jusqu’au printemps 2021.