L’insémination par l’éleveur gagne du terrain
Plus de 3 200 éleveurs
ont déclaré 367 000 IA
auprès des EDE en 2013, soit
22 % d’IA de plus qu’en 2012.
Cette activité séduit de plus
en plus mais reste encore
marginale. Êtes-vous tenté ?
Se réapproprier la gestion de la reproduction de son troupeau, se recentrer sur l’élevage, mieux s’organiser, être plus technique pour élever le niveau d’échanges avec les techniciens ou vétérinaires, réaliser des économies sur le poste insémination, diminuer les risques sanitaires… telles sont les principales motivations évoquées par les éleveurs qui se forment à la pratique de l’insémination.
5,2% des IA pratiquées
Ils sont de plus en plus nombreux à le faire, comme l’illustrent les statistiques de l’Institut de l’élevage. « Près de 4 500 éleveurs inséminateurs étaient réglementairement déclarés en 2013 dans le système national d’information génétique, et parmi eux, 3 230 ont déclaré des inséminations bovines. L’activité insémination par l’éleveur (IPE) a été multipliée par trois depuis 2008 », indique Pascale Le Mézec, du département génétique.
Une pratique courante dans d'autres pays laitiers
Le développement de l’IPE a certainement été favorisé par la fin du monopole des coopératives sur l’insémination depuis 2007. Cette progression doit cependant être tempérée par une autre donnée : « la part des IA réalisées et déclarées par les éleveurs dans les IA totales 2013 est de 5,2 % ».
« L’insémination par l’éleveur (ou les salariés) est la situation la plus courante dans tous les grands pays d’élevage laitier. En France, cela concerne encore assez peu d’élevages proportionnellement, parce qu’il y avait avant 2006 une réglementation restreignant cette pratique », selon Dominique Lebrun, directeur de l’organisme de formation France Bovia.
Le professionnalisme et le contact avec les inséminateurs, le manque de temps, les habitudes… sont autant d’éléments qui empêchent souvent de franchir le cap.
Dans les formes sociétaires, « s’il n’y a qu’un associé qui sait inséminer, c’est toujours lui qui est sollicité et cela peut poser des problèmes à terme au niveau de l’organisation du travail », souligne Gérard Bernard, de Gènes Diffusion.
Des formations théoriques et pratiques
Il constate que certains éleveurs qui souhaitent inséminer n’osent pas toujours en parler à leurs inséminateurs. « C’est dommage parce que les coopératives d’IA ont de l’expérience pour les former et le technicien inséminateur sera toujours disponible pour seconder l’éleveur en cas d’empêchement », indique Gérard Bernard.
Notons que plusieurs structures coopératives ou privées proposent des formations en France. Ces formations comprennent une partie théorique (physiologie de la reproduction, réglementation…) et pratique. « Nous proposons aux éleveurs une formation en groupe de cinq à six personnes ou une formation individualisée dans leur élevage », souligne à titre d’exemple Yoann Gandais, d’Evolution.
Qualité du stockage et de décongélation des paillettes
La formation suffit-elle pour se lancer ? « Nous assurons des formations depuis 2001. Et à ce jour, près de 3 000 éleveurs ou salariés y ont participé et assurent les inséminations dans leur propre élevage avec des résultats de fécondité comparables à ceux publiés par les entreprises de mise en place. Inséminer est un geste simple, qui nécessite un apprentissage. Apprendre demande d’y consacrer un peu de temps avec la persévérance requise. Toute personne qui est motivée réussira à pratiquer et aura des résultats. La formation doit être encourageante dans ce sens ».
EN SAVOIR PLUS
Contacts formation. En dehors de votre coopérative d’insémination, des chambres d’agriculture ou des cabinets vétérinaires, vous pouvez contacter d’autres organismes spécialisés tels que France Bovia (Tel. 02 23 27 74 98 – www.francebovia.com), IPEM (06 64 26 20 86), Thierarche reproduction (06 10 27 59 24 – thierarche.reproduction@orange.fr)... (liste non exhaustive)
COMBIEN ÇA COUTE ?
2 à 3 euros de coût de mise en place (hors main-d’oeuvre) : tel est le montant pour une IPE, selon France Bovia. Ce montant inclut l’amortissement de départ d’environ 1 200 euros incluant la formation (hors financement Vivea et crédit d’impôt), l’achat d’une cuve d’azote, d’un décongélateur à paillettes… auxquels s’ajoutent les consommables (gaines de pistolet, gants de fouille, gel…). Plus l’effectif de femelles à inséminer est important, plus l’investissement est dilué.