Aller au contenu principal

Dossier nitrates
Une note supérieure à 28 M€

LA FRANCE va écoper d’une amende de plus de 28 M€ pour n’avoir pas respecté les exigences des autorités européennes, qui lui reprochent une présence excessive de nitrates dans les eaux bretonnes. Les efforts de Paris pour limiter les rejets sont jugés insuffisants.

L’Hexagone hors la loi depuis 1987

Le 27 juin, Bruxelles a saisi la Cour de justice européenne en lui demandant de condamner la France pour son non-respect du seuil maximal de nitrates toléré dans les cours d’eau. Celui-ci est fixé, depuis 1987, à 50 mg/l. Or neuf rivières bretonnes dépassent cette limite. La Commission suggère une amende forfaitaire de 28 M€, auxquels s’ajouteraient, chaque jour, 117.882 € tant que la norme ne sera pas respectée. Le gouvernement propose déjà des mesures agro-environnementales (MAE) incitatives visant à limiter les émissions azotées. Celles-ci ne sont cependant applicables que sur la base du volontariat. Et sur les 1.798 exploitations concernées, seules 140 se sont dites prêtes à les mettre en œuvre. Bruxelles considère donc que le plan complémentaire, déployé par Paris il y a trois mois, n’est « pas complètement engagé ». Elle doute alors de son application complète d’ici le début 2008.

Amertume des producteurs bretons

Paris assure, dans un communiqué, vouloir « intensifier ses efforts » et accélérer son plan d’actions (MAE incitatives, aides complémentaires pour l’élimination de l’azote, programme de rachat de quotas laitiers et de places dans les porcheries, financements de mesures de préretraites…) dans les neufs bassins versants encore en contentieux sur les 37 incriminés en 2001. Les producteurs pourront s’y soumettre volontairement jusqu’en septembre. Si à cette date le nombre d’exploitations engagées est jugé insuffisant, les MAE deviendront obligatoires au 1 er janvier et les soutiens seront amoindris. La France entend insuffler 60 M€ sur cinq ans dans ce plan (dont 33 M€ de MAE). Les Bretons ont manifesté, le 27 juin, pour dénoncer cette accusation « injuste ». La région aurait investi, ces dernières années, plus d’1 Md€ pour la préservation de l’environnement. Cette condamnation pourrait être lourde de conséquences : « Toute la filière agricole est menacée. Il y a des emplois à la clef », a alerté le vice-président de la FRSEA, Thierry Merret. L’APCA, qui a appelé à « amplifier les mesures collectives », assure que « l’engagement du monde agricole » pour l’environnement « ne doit pas être mis en doute ». « La résolution de ce litige en sera la démonstration », anticipe-t-elle. Pour la Coordination rurale non plus cette sanction, « basée sur une norme (…) empirique » fixée « dans les années 50 », n’a pas lieu d’être. Notant que « de nombreux scientifiques affirment que les nitrates ne sont ni toxiques, ni cancérigènes», elle appelle à leur réhabilitation scientifique.

Les plus lus

Un palmier à huile
Prix des huiles végétales : quelle tendance pour les prochains mois ?

Les prix des huiles de palme, de soja, de tournesol et de colza ont nettement renchéri ces dernières semaines, dans un…

Déchargement d'un bâteau d'engrais TSP (Triple super phosphate) en provenance de Sfax (Tunisie)
En quoi consiste le partenariat sur les fertilisants signé entre le Maroc et la France ?

L’interprofession Intercéréales a signé un partenariat relatif aux fertilisants avec l’Office chérifien des phosphates. Si les…

<em class="placeholder">champ de blé au Minas Gerais, au Brésil</em>
Le blé sud-américain relève le défi du changement climatique

La disponibilité en eau, le renouvellement variétal et le non-labour sont les atouts dont disposent le Brésil et l’Argentine,…

Drapeau du Maroc posé sur un bureau.
Commerce français de céréales : quel bilan tirer de la rencontre officielle France-Maroc ?

L'expert d'Intercéréales Yann Lebeau avertit qu'en termes commercial, la visite du président de la République française…

Un graphique sur écran noir.
Blé et Maïs : « L’offre décroît et la demande n’est pas très dynamique... avec des stocks de report prévus à 584 Mt », selon le CIC

Alexander Karavaytsev, économiste du Conseil international des céréales (CIC), dispose d’une vision très prudemment haussière…

Blé en Ukraine : le commerce et la production s’en sortent bien, rapporte Fastmarkets

Les coûts du Fobbing ont baissé en Ukraine, revenant à des niveaux proches de ceux observés avant la guerre début 2022.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne