Question de pouvoir
Le distributeur E. Leclerc s’est érigé cette semaine en pourfendeur de l’inflation, en Robin des bois du pouvoir d’achat. L’enseigne a publié dans les quotidiens nationaux une pleine page désignant, logo à l’appui, les marques appliquant des hausses selon elle inacceptables. La sanction ? Elles seront évincées des rayons. Les marques sont sacrifiées sur l’autel du coût de la vie. Mais l’enseigne oublie que, derrière les produits, il y a des agriculteurs dont certains ont vu leurs prix pressurés, et surtout des transformateurs dont le salut passe par la répercussion de la hausse jusqu’au consommateur. Certains en profitent peut-être, mais ce n’est pas le cas de tous. En procédant de la sorte, Leclerc entretient dans l’esprit des consommateurs l’idée que tout renchérissement est injustifié et intolérable. En réalité, c’est son comportement qui est inacceptable. En tout cas, c’est un sacré coup de… pub !