Meunerie française
PRIX. « De 1936 à 2006, vous avez vécu dans la ouate ! » C’est Philippe Chalmin, professeur à l’Université Paris Dauphine, qui s’est ainsi exprimé lors de l’Assemblée générale de l’Association nationale de la meunerie française (ANMF), qui s’est déroulée le vendredi 5 octobre à Paris. Une phrase choc qui montre bien la nouvelle ère dans laquelle les meuniers français sont entrés. Une analyse renforcée par Joseph Nicot, président de l’ANMF, qui a affirmé que pour le secteur « il y a un avant et un après 2006 ». La forte volatilité des cours du blé enregistrée pour la campagne commerciale actuelle est en effet un tournant pour les transformateurs qui devront certainement « vivre quatre ou cinq récoltes avec des blés plus chers. »
Après de nombreuses décennies vécues plutôt dans un univers commercial relativement stable, on assiste depuis le début de la campagne à une hausse de près de 200 % des cours, qui met donc les entreprises meunières dans l’obligation d’adapter leurs pratiques de gestion des marchés. Une situation qui a entraîné des difficultés d’approvisionnement pour assurer les couvertures habituelles. « Ainsi, les demandes des clients industriels portant sur de gros volumes et une longue durée pourraient être difficiles à couvrir » affirment les meuniers. L’ANMF a réagi en incitant la multiplication des formations Afpi-Céréales, sur les contrats d’approvisionnements comme sur la gestion des prix à travers les marchés à terme. L’association des meuniers français est également intervenue auprès des Pouvoirs publics pour notamment fluidifier le marché, augmenter les capacités de production de blé en supprimant les jachères obligatoires, soutenir la demande de la meunerie européenne sur la réallocation des quotas d’importation de blé et leur augmentation significative.