Marché à terme - des records sont atteints
TOUS AUX ABRIS. A 172,50 €/t enregistrés sur novembre au cours de la séance du 12 juin, les prix du blé tendre n’ont jamais été aussi haut perchés sur le marché à terme européen, Euronext. Les positions ouvertes ont elles aussi atteint des niveaux records, avec environ 54.000 lots offerts dont 40.000 t sur l’échéance novembre.
Explosion et volatilité des prix conduisent les intervenants à se couvrir sur le marché à terme
« Sur les six derniers mois, les volumes négociés et les positions ouvertes ont été quasiment multipliés par deux », relève un spécialiste du marché. Chaque jour, quelque 4.000 lots sont traités en moyenne sur l’ensemble des échéances. Cela traduit l’intérêt grandissant des opérateurs pour cet outil de couverture. « Le risque lié au prix est désormais énorme pour les industriels et en particulier pour les meuniers qui ne bénéficient que de marges de quelques dizaines d’euros ». Dans un contexte de tension extrême, le marché, très volatil, « devient de plus en plus difficile à gérer » et les opérateurs ne peuvent plus tenir le risque. Et cette accélération alimente la tension. C’est l’échéance novembre qui traduit le mieux ce besoin de couverture lié aux craintes inhérentes à la récolte 2008. C’est en effet celle qui laisse aux opérateurs, qui voudraient aller jusqu’à la livraison, le plus de souplesse par rapport à la récolte.
Lors de la séance du mardi 12 juin, le blé tendre a clôturé sur novembre à 172,00 €/t. Cela constitue une hausse de 0,5 € sur la journée et de 5,5 € sur la semaine. Un niveau exceptionnellement élevé qui reflète les inquiétudes des opérateurs, mais qui a aussi pour effet de tirer les prix à la hausse sur le marché gré à gré. Le marché électronique s’impose, en effet, de plus en plus comme un indicateur de tendance pour le physique.
Notons que l’échéance mai 2008 s’affiche à des sommets, à 174,00 €/t, mardi. Intervenants et spéculateurs semblent donc parier, au vu des récentes estimations des stocks mondiaux, sur une période de soudure d’intercampagne particulièrement difficile… Qui sait, dans ce contexte international survolté, jusqu’où les prix pourront monter ?