Les stocks de blé très tendus chez les cinq principaux exportateurs
Le Conseil international des céréales (CIC) confirme la situation mondiale très sensible en 2007/2008 surtout pour le blé. Il a d’ailleurs abaissé de nouveau ses prévisions de production de 7 Mt en un mois
HAUSSE. Dans son dernier rapport, le Conseil international des céréales confirme une forte appréciation des cours céréaliers en août, sur fond de contraction des disponibilités mondiales. Les gains réalisés sont de l’ordre de 20 à 35 dollars dans le cas du blé. De plus, une autre hausse marquée des taux de fret maritime a encore dopé les prix au débarquement pour les importateurs.
Outre l’impact d’un temps estival calamiteux sur les cultures de blé dans l’hémisphère Nord, notamment sur les rendements et la qualité en Europe, les marchés ont été dopés par la forte demande des importateurs qui cherchent à couvrir leurs besoins. Les prix européens, en particulier, ont grimpé à de nouveaux plus hauts. Les cours à terme américains ont été étayés par de très importantes ventes hebdomadaires à l’exportation, tandis que les prévisions d’offre chez certains autres exportateurs étaient révisées à la baisse. La Russie a aussi été un intervenant très actif, avec des ventes importantes réalisées en ce début de campagne.
Offre mondiale de céréales en chute libre
Les perspectives de production de céréales se sont donc détériorées en août, avec une réduction des prévisions de récolte en Europe et ailleurs, notamment dans le cas du blé, qui a essuyé les fortes révisions à la hausse apportées aux statistiques du maïs et du sorgho américain. Ainsi, la production mondiale en 2007 est estimée par le CIC à 1.653 millions de tonnes, soit 5 Mt de moins qu’en juin mais tout de même quelque 86 Mt de plus que le total de l’an dernier. Principalement du fait de la contraction générale de l’offre en alimentation animale et de la hausse des prix, la consommation mondiale de céréales devrait être rabaissée de 3 Mt, à 1.670 Mt.
Toutefois, ceci se traduit par une hausse de 47 Mt au-dessus du niveau de 2006/2007, avec une utilisation pour la production de biocarburant qui devrait atteindre 109 Mt. La récente révision à la hausse des disponibilités américaines de céréales relève de 2 Mt le total des stocks des cinq principaux exportateurs à la fin de 2007/2008 par rapport au mois dernier, à 88 Mt, mais cela représente tout de même un recul de 5 Mt par rapport à leur niveau d’ouverture et c’est à rapprocher du chiffre de 149 Mt obtenu l’an dernier.
Les stocks mondiaux de clôture sont projetés à 242 Mt, en baisse par rapport au chiffre estimatif de 259 Mt à la fin de 2006/2007. Les échanges mondiaux de céréales en 2007/2008 devraient se replier de 2 Mt à 220 Mt. Toutefois, le chiffre est majoré de près de 4 Mt par rapport au mois dernier, en partie du fait d’une prévision en hausse pour les importations de l’UE.
Prévisions abaissées de 7 Mt en blé
Les prévisions de production mondiale de blé du CIC sont réduites de 7 Mt, à 607 millions, mais c’est tout de même 16 millions de plus qu’en 2006. La récolte de l’UE est diminuée de 3,9 Mt et les estimations du Canada sont abaissées de 2 Mt.
Du fait d’une réduction des prévisions d’utilisation dans l’alimentation animale, largement imputable aux prix élevés, la consommation mondiale est placée à 614 Mt (610 millions), en repli de 3 millions par rapport à juillet. Bien que l’essentiel de la réduction des estimations mondiales de récolte soit compensé par une consommation moindre, les prévisions de stocks de blé à la fin de 2007/2008 sont placées en repli de 2 Mt sur les projections antérieures, à 111 millions (117,2 millions). Soit le niveau le plus bas depuis la campagne 1979/1980. Les stocks des cinq principaux exportateurs seront particulièrement tendus.
Fléchissement des échanges de blé
Les échanges mondiaux de blé et de farine de blé en 2007/2008 devraient fléchir de 3,3 Mt, pour se fixer aux alentours de 107,4 millions, suite à des récoltes plus importantes en Inde et au Brésil. Toutefois, le total fait 0,5 million de plus que le mois dernier, la demande en blé de meunerie de plusieurs importateurs paraissant plus solide que prévu, malgré les prix élevés et les taux de fret maritime records. Des disponibilités réduites chez plusieurs exportateurs ont sensiblement dopé les perspectives américaines à l’exportation.