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Exportations de farines
Les Français explorent l’empire du Milieu

France Export Céréales et les meuniers exportateurs assurent la promotion des farines hexagonales auprès des boulangers chinois

PROSPECTION. Pour faire face à l’érosion de leurs exportations vers leurs clients traditionnels, les meuniers français cherchent à identifier et développer de nouveaux marchés. Épaulés par France Export Céréales (FEC) dans ce projet, les adhérents du Symex (Syndicat français de la meunerie d’exportation) vont tenter de séduire les boulangers chinois.

Identifier et développer de nouveaux débouchés

Initialement créé par les organisations de producteurs, AGPB et AGPM, FEC assure la promotion non seulement des céréales, mais aussi des filières céréalières françaises auprès des pays tiers. Comptant parmi les administrateurs de l’association en tant que membre de l’interprofession Intercéréales, la meunerie d’exportation a sollicité, courant 2006, les services de FEC.

Rappelons que les ventes de farines françaises hors UE se replient depuis une dizaine d’années. Implantation de moulins dans les pays importateurs, suspension des programmes d’aides alimentaires et concurrence féroce de la Turquie sont à l’origine de ces méventes. Si les chiffres se sont améliorés en 2006, avec un essor du débouché africain –Libye et Angola en particulier–, l’activité a été pénalisée en 2007 par la fermeté des cours. Cela pèse sur le bilan 2006/2007 marqué par un recul de 21,9 % des expéditions, à 367.848 t selon les douanes. Les exportations des adhérents du Symex, toutes destinations confondues, ont pour leur part fléchi de 17,2 %(382.629 t). L’Angola, dont les achats ont progressé de 16,4 % d’une campagne sur l’autre (115.325 t), constitue la principale destination des farines françaises. à 62.204 t, les expéditions vers la Libye, second plus gros client, ont, elles, été divisées par deux (-51 %). à noter, l’accélération du flux vers la République Centre Africaine (27.868 t, +32 %) et la Côte d’Ivoire (22.000 t, +81 %).

Premières prises de contacts

Désireux d’étoffer son portefeuille de pays clients, « le Symex nous a demandé de prospecter des marchés qui n’étaient pas encore acquis aux farines françaises et qui pourraient constituer un débouché potentiel », explique le directeur de FEC, François Gâtel. « Amérique du Sud, Afrique, Asie… nous avons fait un tour d’horizon ». Le viseur pointe finalement sur la Chine. L’implantation d’un bureau de FEC à Pékin constitue « un appui et une tête de pont » précieux pour l’analyse et la prospection.

Première action commune au Symex et FEC : la participation, la campagne dernière, à deux salons en Chine, à Canton et Shanghai, destinés aux boulangers. « Cela nous a permis de prendre de nombreux contacts ». Les goûts et habitudes alimentaires évoluent dans cette région du monde, et ces rencontres « nous ont permis de constater la bonne image des produits de panification français », témoigne François Gâtel. « Reste à la mettre en lien, dans l’esprit des professionnels chinois, avec la qualité de nos farines made in France ». Le représentant de FEC en Chine, Li Zhao Yu, est chargé d’ « entretenir et approfondir les premiers contacts ». Il joue le rôle d’interface entre les Chinois et les meuniers français en faisant « remonter leurs demandes auprès de nos industriels qui en étudient la faisabilité ».

L’empire du Milieu est exportateur net de farines. Produites à partir de blé chinois, elles ne présentent pas les mêmes qualités technologiques que la farine française. En 2006, la Chine a expédié 395.000 t vers des pays situés à proximité. En parallèle, elle a importé 29.000 t de farine, du Japon et de Corée du Sud principalement. L’Australie figure également parmi ses fournisseurs… quand elle en a les moyens !

Chine et Inde resteront des marchés d’ « opportunité » pour les blés français

Traditionnellement importatrice de blé jusqu’au début des années 1990, la Chine, dont la production est irrégulière d’une année sur l’autre, a depuis dû, à plusieurs reprises, s’approvisionner sur le marché international. Répondant à son attente de diversification de ses sources d’approvisionnement, Paris a cherché à se positionner dans le rang de ses fournisseurs potentiels. Des actions de coopération, passant notamment par un soutien technique pour aider les transformateurs chinois à exploiter au mieux les blés français (fabrications de nouilles, pains vapeurs…), ont d’ailleurs été mis en place. « Mais la Chine, dont il est difficile de connaître le niveau exact des réserves, se fait très discrète ces derniers temps », note le directeur de FEC. Les prix des blés français, combinés à la fermeté des coûts de fret et au niveau élevé de l’euro, ne laissent de toute manière actuellement aucune chance aux exportateurs hexagonaux de décrocher des contrats sur cette destination.

Pékin reviendra sans doute aux achats, de manière régulière « d’ici cinq à dix ans », la hausse de ses besoins d’importation étant liée à l’explosion démographique, à la réduction de sa SAU et à la rapidité de son développement économique. Un autre pays connaît une évolution similaire et compte cette année déjà parmi les grands acheteurs mondiaux : l’Inde. FEC ne dispose pas de bureau dans ce pays, qui ne devrait probablement pas devenir un marché régulier pour les blés hexagonaux compte tenu de la distance. Sur ces destinations lointaines, la France compte plutôt sur des ventes d’ « opportunité ». Les Français cherchent tout de même à y référencer leurs blés en montrant « leur adéquation à la confection des produits »de consommation courante du pays. Une journée technique destinée à présenter la marchandise bleue-blanc-rouge aux meuniers indiens est d’ailleurs à l’étude pour le début 2008.

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