France Export Céréales
Les exportateurs français doivent rester attentifs à la demande égyptienne
Les ventes françaises vont être suspendues à la demande égyptienne
DÉBOUCHÉ. C’est une campagne commerciale 2007/2008 qui commence à sentir le soufre pour les exportateurs français. En effet, comme l’indique l’OniGC lors de son dernier Conseil spécialisé céréales, le blé français pâtit toujours d’un manque de compétitivité face aux marchandises américaines ou de la mer Noire. Et l’Égypte, premier acheteur mondial de blé, nous fait bien des misères… Pourtant, ce pays est constamment sous surveillance.
Depuis l’an 2000, France Export Céréales a ouvert un bureau au Caire afin d’assurer une présence permanente pour la promotion des céréales françaises en Égypte, mais aussi en Libye, au Liban, au Yémen ou en Iran. « Chaque année, nous organisons des séminaires professionnels où nous parlons de la qualité de nos blés, de la situation des marchés et de sujets techniques », explique Laurent Dornon, responsable Proche et Moyen-Orient de France Export Céréales. « C’est notamment grâce à l’action de France Export Céréales que les Égyptiens ont repris confiance dans notre offre », analyse-t-il.
Concurrence accrue de la mer Noire
« La campagne 2002-2003 fut exceptionnelle », avoue Laurent Dornon. Avec 2,5 Mt de blé vendues sur l’Égypte, la France était devenue cette année-là le premier fournisseur étranger du pays, dépassant de loin les États-Unis, jusque-là traditionnel partenaire du pays. Mais la récolte 2003, marquée par la sécheresse, a mis un coup de frein aux disponibilités françaises. Les importations égyptiennes de blé français ont littéralement fondu pour tomber à près de 250.000 t. Aux effets du climat s’est ajoutée l’arrivée de nouveaux rivaux agressifs sur les marchés, la Russie et l’Ukraine notamment. Depuis, la France a réussi à bien se rattraper sur la campagne 2004/2005, avec 1,7 Mt vendues. Mais les exportations françaises de céréales font face à un obstacle important, qui s’est accentué depuis peu : celui de l’euro fort. « Sur le début de la campagne actuelle, nous n’avons pas encore pu vendre », explique Laurent Dornon. « Vous êtes trop chers », martèle devant les journalistes français Mahmoud Moselhy, directeur des moulins United Flour Mill, près du Caire. Pourtant, le prix n’est pas le seul critère pour les importateurs égyptiens. La qualité est logiquement un autre facteur important. « Le blé français donne une bonne qualité de pain, mais on ne peut pas l’utiliser dans les pâtes », résume Mahmoud Moselhy. « C’est un bon améliorant pour la couleur blanche de la farine, mais le taux d’humidité est trop élevé et le taux de protéines trop bas », ajoute-t-il. Pourtant, le blé français garde une très bonne image. Selon Laurent Dornon, « la France espère vendre entre 400.000 et 500.000 tonnes de blé sur l’Égypte entre janvier et juin ». Inch Allah !